POUR cette douzième édition de la Biennale de la danse à Lyon, son directeur artistique et créateur Guy Darmet, victime d’un infarctus du myocarde en août, s’est fait excuser. On lui souhaite amicalement une très bonne convalescence. Cet « Avignon de la danse », selon Sylvie Burgat, directrice générale depuis 2000, est consacré cette année à « Danse la ville » et réunit quasiment le monde entier.
Et quel meilleur début que la consécration de Pockemon Crew avec leur nouvelle pièce « C’est ça la vie ! ? » ? Pockemon, ce sont huit jeunes parmi les breakeurs qui, il y a dix ans, se produisaient sous le parvis de l’Opéra de Lyon. Devenus entre-temps champions du monde et d’Europe, ils ont participé à tous les grands événements français de danse urbaine, notamment à La Villette et à Suresnes. « C’est ça la vie ! ? » est leur deuxième spectacle. Il porte tout leur passé, tous leurs espoirs, concrétisés par des images vidéo. Même si l’on ne peut s’empêcher de penser que ce genre à plus de charme dans son habitat naturel, une heure sur une scène avec eux passe très vite, dans l’émotion et la bonne humeur. Parmi les spectacles des grandes capitales européennes, La Compañia Nacional de danza représentait l’Espagne avec « Multiplicité. Formes de silence et de Vide » (créé à Weimar en 1999) sur des musiques de Jean-Sébastien Bach. Ce sont deux chorégraphies en une soirée de Nacho Duato pour 21 interprètes, inspirées de la vie et l’oeuvre du compositeur. Ce superbe travail néoclassique, sans conteste influencé, de Jiri Kylian, mais une indéniable empreinte personnelle, présente la musique du « Cantor » sous ses deux aspects : ludique, très dansant, et tragique, proche de la mort. Ce spectacle doit aussi son succès à l’excellence de la compagnie espagnole.
Et puis il y a ces spectacles venus de loin, de très loin parfois comme celui de Floating Outfit Project, dont le chorégraphe Boyzie Cekwana, vient de Johannesburg. Pas aussi réputé en France que Robyn Orlyn, la grande dame de la danse sud-africaine, il vient des banlieues pauvres de Johannesburg. S’il puise aux sources africaines de la danse, on aurait aimé le sentir un peu plus dans « Cut !! », cette pièce pour deux interprètes un peu trop encombrée d’accessoires et de changements vestimentaires. Mais la Biennale, c’est aussi ses bals, cette année consacrés à Bollywood et à la musique électronique, et le fameux Défilé, idée lumineuse de Guy Darmet qui, depuis 1996, à l’instar des carnavals de rue brésiliens, permet à des compagnies d’origines très diverses, MJC, services culturels municipaux, troupes de théâtre… de préparer pendant un an un « passage » sur le thème choisi pour chaque biennale. Pour son dixième anniversaire, le Défilé a réuni une vingtaine de groupes et plus de 4 500 personnes, un véritable exploit à méditer et qui a fait déjà des petits en Europe.
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