L’IRM fœtale

Un exercice possible en libéral

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Publié le 13/10/2016
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Le Dr Bruno Suarez le reconnaît volontiers : c’est sa « double formation » qui lui donne aujourd’hui l’opportunité de faire des IRM fœtales. « J’ai eu la chance d’avoir un double cursus. J’ai d’abord été formé à la radiopédiatrie à Paris puis, ensuite, j’ai travaillé plusieurs années dans les maternités de Poissy et de Necker », explique ce radiologue qui exerce au centre Jean-Elie Fauvet à Thiais, en banlieue parisienne. Ce cabinet de radiologie est installé dans les locaux d’une clinique privée. « Nous louons les locaux et nous avons une activité indépendante », indique le Dr Suarez qui, au sein de son cabinet, est le seul à faire des IRM fœtales.

Ses patientes lui sont adressées principalement par deux centres spécialisés : l’hôpital américain de Neuilly, notamment pour des bilans d’infections maternofœtales et le centre de diagnostic prénatal de l’hôpital intercommunal de Créteil. « C’est un petit milieu où tout le monde se connaît. Et c’est important de pouvoir travailler en confiance les uns avec les autres », indique le Dr Suarez.

Il reçoit toujours les patientes en deuxième intention. « On ne fait évidemment pas de dépistage avec l’IRM. Ce qui est assez confortable, c’est qu’on travaille avec des équipes très pointues qui, le plus souvent, nous adressent des patientes pour confirmer quelque chose qu’elles ont vu en échographie fœtale. Ensuite, au-delà de cette confirmation demandée, l’IRM permet de délivrer des informations spécifiques : le degré de myélinisation, l’étude des circonvolutions cérébrales et la détection d’hémorragies intracrâniennes », explique le Dr Suarez. « Un des seuls facteurs limitants à cette activité est de savoir interpréter les examens. Le cerveau du fœtus évolue dans le temps et il faut bien connaître les différentes étapes de son développement cérébral ».

Pour le reste, le Dr Suarez reconnaît qu’il est possible de faire de l’IRM fœtale dans le cadre d’un exercice libéral. « En effet, cela ne prend pas plus de temps que pour une IRM classique. Il faut compter une vingtaine de minutes par patiente. Pour les grossesses gémellaires, le temps d’examen est bien sûr doublé car il y a deux cerveaux à explorer », indique le Dr Suarez, en précisant qu’il n’existe pas de cotation spécifique pour les IRM fœtales.

« Il n’y a pas non plus de matériel spécifique à acheter puisque c’est de l’IRM abdominopelvienne classique, ajoute-il. Donc, il n’y a pas d’obstacle particulier à faire ce type d’imagerie dans le privé, même si pour l’instant, cela reste encore très peu développé. En effet, globalement, 95 % des IRM fœtales sont faites dans les hôpitaux publics ».

D’après un entretien avec le Dr Bruno Suarez, radiologue au centre Jean-Elie Fauvet à Thiais

Antoine Dalat

Source : Bilan Spécialiste