Certes, on dispose de traitements de plus en plus performants contre les leucémies, mais, dans 20 à 50 % des cas, une rechute peut se produire, particulièrement résistante. C’est dans ce contexte qu’a été conduit un travail entre chercheurs et cliniciens du CEA, de l’INSERM, de l’AP-HP et des universités Paris-Sud 11, Paris Diderot-Paris 7 et Pierre-et-Marie-Curie.
Ce travail a nécessité la mise au point de plusieurs techniques : la xénogreffe de cellules leucémiques T humaines à des souris immunodéficientes ; l’obtention d’échantillons de leucémies primaires et à la rechute ; des techniques d’analyse extrêmement précises du génome et des profils d’expression ; le développement d’un système de culture des cellules T leucémiques in vitro et la modification génétique de ces cellules.
Des cellules issues des xénogreffes ont été comparées à celles des patients obtenues lors des leucémies primaires et lors des rechutes. « L’analyse génétique des cellules leucémiques des patients a montré que le profil des anomalies varie souvent entre les leucémies primaires et les leucémies à la rechute », explique le Pr Jean Soulier. « Toutefois, certaines anomalies restent communes, ce qui montre que les cellules à la rechute proviennent d’une cellule ancestrale et ont subi des modifications génétiques les rendant plus agressives et difficiles à traiter. »
Les chercheurs ont donc étudié la possibilité que leur modèle de xénogreffe puisse reproduire cette évolution entre les leucémies primaires et celles de la rechute. « Nous avons observé que les cellules leucémiques humaines détectées chez les souris sont différentes des cellules leucémiques primaires transplantées, précise le Dr Françoise Pflumio. En revanche, elles présentent des anomalies génétiques proches de celles des patients ayant rechuté. Ainsi, la leucémie développée chez la souris peut mimer la rechute chez le patient. Nous avons ensuite confirmé par des expériences fonctionnelles que ce modèle reproduisait les étapes majeures de la progression tumorale lors de la rechute. »
Emmanuelle Clappier et coll. « J Exp Med », online 2011.
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