LABICHE (1815-1888) a composé, avec des collaborateurs, des dizaines et des dizaines de pièces. Il y en a 166 à l’affiche du Théâtre du Nord-Ouest, rue Montmartre, en plein Paris. Quelques-unes (8) ont été perdues… Évidemment, la règle du jeu de ce lieu unique dans Paris qui est, dans le cœur de son créateur, Jean-Luc Jeener, un lieu de liberté et un théâtre d’essai, cette règle ne garantit pas l’excellence à chaque fois…mais lorsque l’on sait ce que d’énormes productions, très subventionnées, peuvent parfois donner, on ne saurait en vouloir à ce théâtre « pauvre » en moyens, mais non en énergie et en sincérité.
Parmi toutes les pièces à l’affiche depuis fin juin dernier et jusqu’à la mi-mars 2011, quelques perles, dont une mise en scène du directeur du lieu, qui fonda tout jeune la compagnie de l’Élan (en 1976). Il montait alors des pièces depuis cinq-six ans, depuis ses années de lycée… Il aime la diversité et aborde des genres très différents, tout en écrivant lui-même un théâtre profond qui interroge le sens de notre vie et la foi.
Jean-Luc Jeener avait déjà mis en scène « Mon Isménie », qui date de 1852 et que Labiche a écrite avec Marc-Michel, l’un de ses plus fameux co-auteurs. Ils ont plus que du métier alors, mais une joie, de l’allant, une humeur blagueuse tout à fait efficace dans ces formats réduits. En effet, Mon Isménie, c’est un acte qui file très vite avec quelques couplets.
Quelques éléments de décor très simples, un espace dégagé qui permet les poursuites, les fuites et jusqu’à la danse endiablée des fins heureuses. Une très bonne distribution pour une histoire qui passionnerait un psychiatre. Un père, en effet, Vancouvert (Pierre Sourdive), ne veut pas que sa fille se marie, il décourage tous les jeunes gens. Sa sœur Galathée, qui n’a pas d’enfant et une belle fortune (Syla de Rawsky), prend les choses en mains. Elle présente son candidat (Djaiz Gil) et les jeunes gens se plaisent. Isménie (Laure Berend) est très contente. Mais son père se sert de la petite bonne, Chiquette (Amélie Duchesnoy), pour tenter de séduire le garçon. Tout finira bien.
L’argument de cette comédie enlevée a de quoi faire réfléchir… Comme d’habitude chez Labiche, on voit chacun camper sur ses positions, obsédé par ses propres pensées et ce qu’il croit ses intérêts…Mais on est ici pour rire, et rire encore…. Du théâtre franc et sans chichi, respectueux de la bonne humeur de l’ouvrage !
Théâtre du Nord-Ouest (tél. 01.47.70.32.75, www.TheatreDuNordOuest.com), en alternance jusqu’en mars 2011. « Mon Isménie », durée : 1 h 15. Notamment les vendredi 26 à 19 heures, dimanche 28 à 19 heures, lundi 29 à 20 h 45, jeudi 2 décembre à 19 heures. Tous renseignements sur l’ensemble de la programmation au
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