Un nouveau traitement sous-cutané fait ses preuves dans l'angio-œdème héréditaire

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Publié le 24/03/2017

À l’origine, les angio-œdèmes sont causés par un déficit congénital en inhibiteur de la C1 estérase. Un traitement à base de version purifiée d'inhibiteur de la C1 estérase existe déjà, mais il n'est disponible que sous forme intraveineuse. Baptisé CSL 830, un nouveau traitement administré via une injection sous-cutanée a montré, lors d'une étude de phase 2, qu'il permet une augmentation de l'activité fonctionnelle de C1 estérase. La formulation en injection sous-cutanée présente en outre l'avantage d'une diffusion plus progressive de l'inhibiteur de la C1 transférase et un niveau d'activité constant entre deux injections. Ces résultats viennent d'être confirmés dans une étude de phase 3 publiée mercredi soir dans le « New England Journal of Medicine ».

Le Dr Hilary Longhurst, du National Health Service (NHS), et ses collègues ont recruté 90 patients souffrant de ango-œdème héréditaire de type I ou II, ayant eu au moins 4 crises importantes sur une période de moins de 2 mois, au cours des 3 mois qui ont précédé l'entrée dans l'étude.

Les patients ont été répartis en 4 groupes. Dans le premier groupe, les patients recevaient 40 UI/kg de poids corporel de CSL 830, 2 fois par semaine pendant 16 semaines, suivi de 16 autres semaines de placebo. Un autre groupe recevait 60 UI/kg de poids corporel, 2 fois par semaine, pendant 16 semaines suivies d'une nouvelle période de 16 semaines de placebo. Les deux autres groupes recevaient respectivement les mêmes doses de CSL 830, mais suivaient le schéma inverse en commençant par 16 semaines de placebo avant d'enchaîner sur 16 semaines de traitement.

Un nombre mensuel de crises en chute libre

Seulement 79 patients sont allés au bout de l'étude. À 40 UI/kg de poids corporel, le nombre moyen de crises est significativement réduit de 2,42 par mois (passant de 3,61 crises par mois sous placebo à 1,19 sous traitement). À 60 UI/kg de poids corporel, la réduction moyenne est de 3,51 attaques par mois (passant de 4,03 crises par mois sous placebo à 0,52 crise sous traitement). La réduction médiane du nombre de crises par rapport au placebo est de 88,6 % avec une dose de 40 UI/kg de poids corporel, et de 95,1 % avec une dose de 60 UI/kg de poids corporel. Les taux de réponse sont de respectivement 76 et 90 %.

Dans le bras 40 UI/kg de poids corporel, les patients sous placebo devaient recourir à un traitement d'urgence 5,55 fois par mois, contre 1,13 fois par mois pour les patients sous traitement. Dans les bras 60 UI/kg de poids corporel, les patients devaient recourir à un traitement d'urgence 3,89 fois par mois quand ils étaient sous placebo, contre 0,32 fois par mois quand ils sont sous traitement. Les auteurs précisent que les taux d'événements indésirables sons similaires, principalement des réactions à l'injection, que les patients soient sous placebo ou sous traitement.

Dans trois cas, des événements indésirables ont conduit des patients à quitter l'étude : une embolie pulmonaire survenue chez un patient sous placebo, une urticaire importante et une augmentation du niveau de transaminase élevé chez deux patients sous CSL 830.


Source : lequotidiendumedecin.fr