Un test respiratoire pour dépister un cancer de l’estomac ou de l’œsophage

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Publié le 30/01/2017
tumeur

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Crédit photo : SPL/PHANIE

Une nouvelle technique capable de mesurer le niveau de 5 composés chimiques volatils que l’on exhale lors de la respiration a montré des résultats encourageants pour détecter des cancers de l’estomac ou de l’œsophage, selon des travaux présentés lors du congrès européen contre le cancer 2017.

Pour l’instant, le seul moyen de diagnostiquer ce type de cancer est via une endoscopie. Or, cette méthode est coûteuse, invasive et n’est pas dépourvue de risque de complications. « Un test respiratoire pourrait être utilisé comme un premier test non-invasif pour réduire le nombre d’endoscopies non nécessaires. À plus long terme, cela pourrait permettre des diagnostics et des traitements plus précoces et un meilleur taux de survie », argumente le Dr Sheraz Markar, de l’Imperial College de Londres et un des auteurs de l’étude.

Une signature chimique à la base d’un test diagnostique

En effet, un essai clinique incluant plus de 300 personnes a été mené pour expérimenter cette nouvelle approche. Ces travaux se sont basés sur des résultats de recherches antérieures qui ont remarqué des différences dans les taux de 5 composés chimiques (butyrique, acides pentanoïque et hexanoïque, butanal et décanal) chez les patients atteints de cancer de l’estomac ou de l’œsophage par rapport à ceux présentant des symptômes gastro-intestinaux en l’absence de tumeur.

Les échantillons prélevés ont été analysés par une technique nommée spectrométrie de masse à mobilité ionique, qui permet de mesurer avec justesse de petite quantité de composés chimiques dans des mélanges gazeux comme la respiration. Ainsi, la quantité des 5 composés volatils a été évaluée pour voir chez quels patients les concentrations étaient semblables à la « signature chimique » qui signale la présence d’un cancer. En totalité, 163 participants ont été diagnostiqués pour un cancer de l’estomac ou de l’œsophage et 172 autres n’ont pas montré de signes de tumeur suite à l’endoscopie. Le test s’est révélé fiable à 85 %, avec une sensibilité de 80 % et une spécificité de 81 %.

« Comme les cellules cancéreuses sont différentes des cellules saines, elles produisent des composés chimiques différents. Cette étude démontre que nous pourrions être capables de détecter ces modifications et utiliser un test respiratoire qui indiquerait quel patient a un cancer et qui ne l’a pas », conclut le Dr Markar.


Source : lequotidiendumedecin.fr