Entresto, une nouvelle classe thérapeutique

Une avancée dans le traitement de l’insuffisance cardiaque

Publié le 21/01/2016
Article réservé aux abonnés

Entresto (sacubitril/valsartan) est une molécule associant le sacubitril, un inhibiteur de la néprilysine, enzyme qui dégrade les peptides natriurétiques, et un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II, le valsartan.

Chez les patients ayant une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée, demeurant symptomatique, en classe NYHA II-IV, sous traitement médical optimal, a diminué de 20 % les décès d’origine cardiovasculaires par comparaison avec l’IEC de référence, l’énalapril, au cours de l’essai PARADIGM-HF (McMurray JJV, et coll., N Engl J Med 2014; 371: 993–1004). La mortalité globale a diminué de 16 %.

Cette molécule permet également de réduire de 21 % les hospitalisations pour insuffisance cardiaque et de 13 % les hospitalisations en soins intensifs. Elle a également amélioré les symptômes et la qualité de vie des patients (Packer M, et coll., Circulation 2014; 131: 54–61).

Chez l’adulte

Ce premier représentant de la nouvelle classe thérapeutique des ARNI (Angiotensin Receptor - Neprilysin Inhibitor) est indiqué chez l’adulte insuffisant cardiaque avec dysfonction systolique ventriculaire gauche symptomatique, avec une fraction d’éjection ventriculaire gauche inférieure ou égale à 40 %, ayant été hospitalisé au moins deux fois dans l’année pour décompensation cardiaque. Si l’insuffisance cardiaque est de classe fonctionnelle NYHA II, elle doit être caractérisée par un taux de NT-proBNP supérieur à 300 pg/ml, ou par un taux de BNP supérieur ou égal à 100 pg/ml. Si l’insuffisance cardiaque est de classe fonctionnelle NYHA III ou IV, elle doit être insuffisamment contrôlée par les thérapeutiques classiques, IEC, ARA II, diurétiques et bêtabloquants.

À long terme, des estimations actuarielles à partir des données de l’étude PARADIGM-HF permettent de penser que, si l’effet protecteur du sacubitril/valsartan reste constant, le traitement permet de gagner 1 à 2 ans d’espérance de vie (Claggett B, et coll., N Engl J Med 2015; 373: 2289–2290).

Le produit va être comparé au valsartan dans l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée dans l’étude PARAGON-HF (Filippatos G, et coll., BMC Medicine 2015; 13: 35).

Il est actuellement possible de le prescrire dans le cadre de l’article 48 de la loi de financement de la Sécurité sociale 2014. En post-ATU, la prescription suit les règles générales de prescription, mais le médecin doit informer le patient que le médicament est délivré à la pharmacie de l’hôpital par laquelle il est « rétrocédé ».

D’après une conférence de presse organisée par Novartis
Dr Gérard Bozet

Source : Le Quotidien du Médecin: 9464