CONGRES HEBDO
A VEC plus de 3 000 interventions pour des plaintes somatiques pour l'année 2000 (les plaintes psychologiques n'ayant pas été prises en compte), la récente équipe mobile de soins d'accompagnement travaille quasi sans relâche au sein du centre régional de lutte contre le cancer, centre Paul-Strauss de Strasbourg, un des 20 centres existant sur le territoire national. Le patient, à son admission, reçoit un livret d'accueil où l'existence de l'équipe mobile de soins d'accompagnement est spécifiée ; le « carnet douleur » y est associé.
Cette équipe est composée d'un médecin et d'une infirmière à temps plein, d'une psychologue à temps partiel et d'un psychiatre vacataire. « Le médecin peut être contacté 24 h/24 h, affirme le Dr Véronique Frasie. Une des missions de l'équipe est d'aider l'équipe médicale et paramédicale à orienter le type de traitement antalgique au décours d'une hospitalisation conventionnelle ou de jour, ou lors d'une consultation. Cette équipe apporte, quand elle est sollicitée, un conseil au médecin référent hospitalier (oncologue, radiothérapeute, chirurgien)ou au médecin traitant, sur la mise en place et le suivi des traitements. L'EMSA travaille en complémentarité de l'équipe référente pour l'évaluation de la douleur, la mise en place et l'adaptation du traitement antalgique, pour l'évaluation de son efficacité et de sa tolérance. »
Dédramatiser la douleur
Le projet de soins auprès du patient est d'écouter sa plainte, d'interroger le malade, de dédramatiser la douleur et l'emploi des antalgiques, de lui donner des repères au cours de son séjour hospitalier ou lors de l'organisation du retour à domicile. « L'écoute n'est pas limitée à celle de la plainte douloureuse, précise le Dr Frasie, mais est attentive à une souffrance plus globale, d'autant mieux exprimée que le patient souffre moins ; il confie alors plus facilement non seulement sa douleur et son retentissement, mais aussi ses autres sources d'inconfort. »
« Parallèlement, nous remettons au patient une feuille d'évaluation de la douleur réalisée à partir des recommandations de l'ANAES », rappelle le Dr Frasie. Au cours d'une consultation, le médecin de l'équipe mobile de soins d'accompagnement peut renforcer ou modifier le traitement après avoir eu le consentement du patient, ou lui proposer, si besoin, une hospitalisation ; une feuille d'explications et de suivi du traitement antalgique lui est alors expliquée spécifiant les traitements prescrits, leurs effets secondaires, les solutions en cas de crise douloureuse.
Un rôle de formation
« Si chacun des médecins référents se préoccupe principalement de l'évolution de la maladie et des traitements spécifiques, l'équipe mobile de soins d'accompagnement donne la priorité au soulagement de la plainte douloureuse et des autres symptômes pour préserver autant que possible la qualité de vie du patient », affirme le médecin.
L'EMSA a un rôle de formation auprès de l'équipe paramédicale sur l'évaluation de la plainte douloureuse, sur la qualité des transmissions orales et écrites, sur les médicaments et leurs effets secondaires. Cette mission s'adresse aussi aux infirmières libérales ou hospitalières des autres structures. « L'enseignement donné à l'équipe soignante est important pour que le patient se familiarise avec les outils permettant de mesurer l'intensité de la douleur, avant, puis pendant les périodes douloureuses », souligne le Dr Frasie. Des formations sont proposées aux autres professionnels et aux médecins spécialistes ou généralistes.
D'après un entretien avec le Dr Véronique Frasie, médecin de l'équipe mobile de soins d'accompagnement, centre Paul-Strauss, Strasbourg.
* L'EMSA est une spécificité du centre Paul-Strauss : les autres centres ont des consultations de la douleur et/ou des équipes mobiles de soins palliatifs.
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