Une naissance anonyme

Publié le 23/02/2012
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L’aventure d’Amandine a rassemblé le Pr René Frydman, ancien chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Antoine Béclère à Clamart (Hauts-de-Seine), et le biologiste Jacques Testart. « La naissance d’Amandine s’est faite en cycle naturel sans traitement de stimulation hormonale de la mère, comme on continue à la faire parfois », raconte le Pr René Frydman. Face à la frénésie médiatique, une stratégie avait été élaborée pour protéger l’anonymat des parents. « La mère était censée être ma cousine. Donc, quoi de plus normal que la chef sage-femme et le Pr Frydman passent la voir » en salle des naissances, se souvient Violaine Kerbrat, sage-femme. « La naissance, finalement sans césarienne, s’est passée dans la douceur. Il y avait un aspect magique », reconnaît-elle. « On a rusé pour la sortie incognito d’Amandine et sa maman. Je portais le bébé, et, avec sa mère en robe de chambre, nous avons rejoint l’ambulance par des couloirs du sous-sol, sans que personne s’en aperçoive ». Aujourd’hui, Amandine dit avoir « les mêmes défauts, qualités, questionnements que chacun. Tout va bien ». La FIV « a forcément influencé mes parents, ça leur a rendu service, mais moi ça n’aura aucunement influencé ma vie », a-t-elle confié.

À 68 ans, le Pr Frydman entend continuer à faire de la recherche via une fondation actuellement en projet. Mais il dénonce le « maquis de précautions sur le plan législatif qui contribue au retard français » : la recherche sur l’embryon reste interdite en France sauf dérogations. De nombreuses pistes restent pourtant à explorer.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9088