UNE NOUVELLE piste d'élimination des staphylocoques dorés vient d'être fournie par les travaux d'une équipe de chercheurs néerlandais et irlandais (Heiman F. L. Wertheim et coll.). Ils ont identifié une protéine, facteur déterminant de la persistance de la bactérie dans les voies nasales.
Afin de mieux expliquer leur découverte, les chercheurs rappellent que S.aureus colonise l'épithélium nasal d'un adulte sur cinq, de façon permanente, et d'un sur trois, de façon intermittente. Ce portage essentiellement asymptomatique peut conduire à de banals pustules ou furoncle, ou, plus sérieusement, à des pneumonies ou des septicémies. Ils évoquent aussi l'inquiétude croissante face à l'émergence des staphylocoques dorés résistants à la méthicilline, ou SARM (lire aussi en page 8).
C'est ainsi que l'équipe a cherché à déterminer le rôle d'une protéine de la bactérie dans la colonisation de l'épithélium nasal. Les travaux se sont orientés vers une protéine du staphylocoque dédiée à la liaison à la cytokératine, ClfB (pour cell-wall protein clumping factor B).
Pour parvenir à leur objectif, les chercheurs ont mis au point une souche bactérienne dépourvue de ClfB. Ils ont inoculé à des volontaires soit des S.aureus sauvages (atténués), soit la souche mutée. Alors que ces deux types bactériens avaient une croissance similaire in vitro, la souche mutée a été éliminée beaucoup plus rapidement des voies nasales que l'autre, deux semaines contre quatre.
In vitro, une comparaison de l'adhésion des deux souches à la cytokératine 10 épithéliale a été réalisée. Les bactéries possédant ClfB y adhéraient, contrairement aux mutantes. De plus, l'adhérence était favorisée par un milieu pauvre en nutriments, ce qui est le cas de la muqueuse nasale.
La protéine ClfB devient ainsi une nouvelle cible thérapeutique dans la stérilisation de l'épithélium nasal, même si d'autres facteurs sont probablement impliqués. Elle fournit, peut-être aussi, une piste pour la mise au point d'un test simple de dépistage.
PLoS Medicine, vol. 5, n° 1, e17.
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