Médecin de campagne, une spécialisation en voie de disparition dans les campagnes italiennes ?
Avec les coupes draconiennes dans la santé, le nombre de praticiens recule d’année en année en Italie. Selon une étude publiée récemment par la fédération des généralistes (FIMMG), 14 millions d’Italiens seront sans médecins de famille d’ici dix ans après le départ en retraite de 45 000 praticiens. Ils ne seront pas remplacés faute de fonds et à moins d’une inversion de tendance difficile. À cela s’ajoute le peu d'attrait pour la vie de campagne des jeunes praticiens qui préfèrent rester dans les villes. Dans quelques années, le nombre de patients par médecin devrait bondir de 1200 à 2000 en moyenne. Un chiffre qui met la profession et la santé des patients en danger « C’est terrible d’autant que le métier de médecin de campagne est compliqué, il faut tout faire, gynécologue, dermatologue, rhumatologue, pédiatre, j’ai même joué les vétérinaires en soignant des bêtes », explique le Dr Roberto Anfosso.
Des patients de 7 à 104 ans
Dans ces campagnes reculées où la population vieillit de plus en plus, la présence d’un médecin est une nécessité. « Lorsque je partirai en retraite, je n’ai pas l’intention de jeter l’éponge, d’abord parce qu’on a besoin de moi et puis parce que c’est ma passion », confie le praticien. Sa patientèle actuelle a tous les âges, de 7 à 104 ans. « Si je pars et ne suis pas remplacé, comment feront-ils ? » s’interroge le Dr Anfosso. Dans les campagnes, la vie et le métier sont difficiles. « Lorsque les journées raccourcissent, que la neige arrive, c’est dur pour tout le monde », ajoute-t-il. À soixante-trois ans, il lui reste encore quelques années avant de devoir partir en retraite, l’Italie ayant adopté la loi Fornero en 2011 qui recule progressivement l’âge du départ. « On espère peut-être combler le vide causé par les coupes budgétaires dans certaines professions, en rehaussant graduellement l’âge de la retraite mais cela ne compense pas les pertes de ressources humaines », analyse le Dr Anfosso.
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