Une thérapie génique prometteuse dans les cancers de l’ovaire chimiorésistants

Publié le 29/07/2015
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Crédit photo : Phanie

Une injection unique d’hormone antimüllérienne (AMH) portée par un vecteur viral pourrait permettre de contrôler les cancers de l’ovaire chimiorésistants, comme le suggère une étude publiée dans la revue « PNAS ». Les résultats obtenus chez la souris sont une voie encourageante, car il n’existe actuellement pas de traitement pour les cancers de l’ovaire chimiorésistants en rechute.

L’AMH est une hormone cruciale dans la différenciation sexuelle, puisque ce facteur protéique testiculaire entraîne la régression des canaux de Müller chez le fœtus mâle. Elle concourt, avec la testostérone, à viriliser le mâle. Chez la fille, l’AMH est sécrétée en petites quantités par les cellules de la granulosa.

Une injection unique intrapéritonéale

Si la capacité de l’AMH à inhiber la croissance tumorale avait été suggérée par la même équipe du Massachusetts General Hospital (MGH), la méthode était bloquée par la quantité importante d’hormone à produire. Le développement de la thérapie génique avec le vecteur AAV9 leur a permis de surmonter cet obstacle.

Chez la souris, l’injection unique d’AMH/AAV9 dans la cavité péritonéale s’est traduite par une expression élevée d’AMH dans de multiples tissus, dans la cavité abdominale et les muscles adjacents. Chez des souris ayant des tumeurs induites par des cellules cancéreuses issues de 5 patientes malades, la thérapie génique a permis d’inhiber la croissance tumorale issue des cellules de 3 des 5 patientes. En effet, l’analyse d’échantillons tumoraux provenant de plus de 200 patientes a révélé que 88 % exprimaient un récepteur à l’AMH, dont 65 % de façon élevée à modérée.

« Comme la réponse à la thérapie génique à l’AMH n’est pas la même pour toutes les patientes, il sera important de tester d’abord les tumeurs pour s’assurer qu’elles répondront », explique le Dr David Pépin, l’auteur principal. Toutes les cellules tumorales implantées chez la souris étaient issues de patientes résistantes, donc « une réponse de 60 % est tout à fait significative pour un agent seul », estime l’auteur senior, le Pr Patricia Donahoe. L’injection unique et à longue durée d’action rend ce traitement faisable et acceptable pour le patient.

Dr I.D.

Source : lequotidiendumedecin.fr