En raison d’une action plus constante sur le prurit et sur l’œdème que les anti-histaminiques, les corticoïdes sont largement utilisés dans le traitement de l’urticaire. À tort, comme l’a rappelé le Dr Frédéric Augey lors d’une intervention dédiée aux urticaires systémiques.
Selon ce chercheur lyonnais (Inserm U851, CHU de Lyon-Sud ), l’usage de corticoïdes dans l’urticaire entraine en effet, chez certains patients, une évolution délétère de la maladie. Avec, notamment, la constitution d’une corticodépendance aboutissant à une escalade thérapeutique, la majoration des symptômes et l’apparition de signes généraux (douleurs articulaires, oppression thoracique, fièvre, etc.) mimant une urticaire systémique. Inversement, l’arrêt des corticoïdes chez ces patients permet de revenir progressivement (en quelques semaines à un an) à une urticaire commune répondant aux anti-H1.« Même si ce risque de corticodépendance ne concerne qu’une faible proportion de patients porteurs d’urticaire chronique (environ 5 %), il doit nous conduire à ne pas prescrire de corticoïdes dans l’urticaire d’autant que d’autres traitements (c’est-à-dire les antihistaminiques) sont disponibles », commente le Pr Nicolas.
En France, la conférence de consensus de 2003 précise que les corticoïdes ne sont pas indiqués en général dans l’urticaire chronique idiopathique et que leur prescription ne peut être que limitée à la phase aiguë, pour certaines formes sévères, aux doses minimales efficaces.
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