La sécurité dans un cadre moins médicalisé

Vers de nouvelles organisations pour l'accouchement normal

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Publié le 06/07/2017
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accouchement normal

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Crédit photo : PHANIE

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Élaborées sous l’égide de la Haute Autorité de santé (HAS), les futures recommandations pour la pratique clinique sur l’accouchement normal dont l’accouchement physiologique seront présentées le 6 décembre prochain au congrès du collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF).

À l’origine de la demande de recommandations, qui faisaient jusqu’alors défaut : le Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE) qui, associé au CNGOF et au Collège national des sages-femmes de France (CNSF) en ont fait la demande à la HAS. « Cela fait plus de deux ans que le collège a mis l’accent sur l’accouchement normal et nous nous sommes donc associés à ce travail afin de préciser toutes les conditions nécessaires pour assurer la sécurité des mères et des nouveau-nés, indique le Pr Bernard Hédon. La classification des maternités avait marqué une grande étape dans l’évolution de l’organisation de l’accouchement en France. Elle a eu pour effet collatéral un regroupement des maternités autour de plateaux techniques équipés et organisés. Mais cette réponse aux besoins de sécurité a pu contribuer à une médicalisation excessive d’accouchements qui ne le nécessitaient pas toujours. Les patientes ont depuis formulé une demande de démédicalisation, à laquelle il est justifié d’essayer de répondre sans toutefois obérer la sécurité ».

Les éléments nécessaires et suffisants

Après l’avis favorable du CNGOF à l’expérimentation des maisons de naissance, la préparation des recommandations pour la pratique clinique (RPC) a conduit à mener une réflexion plus large sur ce qui est nécessaire et suffisant. « Il a fallu prendre en compte l’évolution de la sécurité et de l’humanité, en se basant sur des données scientifiques, souligne le Pr Hédon. Le but n’est pas d’homogénéiser les modalités d’accouchements mais que, quelles que soient ses modalités (hôpital, clinique, maison de naissance…), l’accouchement normal chez la femme à bas risque puisse se dérouler en toute sécurité ».

Les RPC font suite à une revue complète de la littérature, mais sur un certain nombre de points, comme l’accouchement en musique, qui n’a pas fait la preuve de ses bénéfices mais qui n’est pas délétère, la liberté doit être laissée à la femme.

Elles abordent notamment l’information des femmes avant l’accouchement, les différentes étapes physiologiques de l’accouchement, la salle de naissance (accueil du nouveau-né, bien-être de la mère, notion de travail d’équipe…). Un tableau permet également de préciser le cadre de l’accouchement dit physiologique.

« Ces recommandations feront date et seront le point de départ de nouvelles pratiques et de nouvelles organisations », estime le Pr Hédon, qui reconnaît que « l’élaboration de ces RPC a été passionnante ».

D’après un entretien avec le Pr Bernard Hédon, président sortant du CNGOF

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Bilan Spécialiste