Touraine en rêvait… Buzyn l’a fait ! Pour la première fois depuis 17 ans, la Sécu devrait donc être à l’équilibre à la fin de l’année. Ou presque, puisque seul subsisterait un reliquat de 300 millions d’euros de déficit, trois fois rien à l’échelle de cet énorme budget. Cette amélioration devrait en entraîner d’autres, la Commission des Comptes tablant sur de coquets excédents pour les exercices à venir : plus de 3 milliards en 2019, presque 8 en 2020… Et même la branche maladie, d'ordinaire bonnet d'âne de la rigueur budgétaire, suivrait le mouvement.
Face à cette avalanche de bonnes nouvelles, la ministre de la Santé reste pourtant de marbre. Et, d’observer, laconique, que si ce raffermissement se produit, ce n’est « pas pour les bonnes raisons ». En clair, le gouvernement actuel bénéficie d’un rebond de croissance, positif pour le solde des régimes sociaux. Le cas de figure s’était déjà présenté au début des années 2000 avec les mêmes conséquences bénéfiques sur les cotisations. À l’époque, Martine Aubry criait victoire. Agnès Buzyn refuse de verser dans le triomphalisme. C’est peut-être une autre façon de faire de la politique. Même si cela lui vaut en retour, de violentes critiques, une partie des syndicats du secteur santé soulignant que, pour l’heure, le système de soins paie cher ce retour à l’équilibre…
Qu’importe, le Pr Buzyn met plus que jamais à l’ordre du jour les réformes de structure. L’embellie intervient au moment où un accord historique est intervenu avec les dentistes sur le « zéro reste à charge ». Mais ce n’est pas une raison pour s’arrêter en si bon chemin. Si la réserve ministérielle est de mise, c’est pour préparer aux réformes à venir, mais aussi parce que la conjoncture reste fragile. Au moindre retournement de tendance, le malade pourrait replonger.
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