LA PREMIÈRE la plus attendue du festival était donc « Papperlapapp », de Christoph Marthaler et Anna Viebrock, sa scénographe, avec des textes d’Olivier Cadiot. Le metteur en scène suisse allemand, 58 ans, et l’écrivain français, 54 ans, sont les artistes associés de cette édition qui traduit les humeurs du temps : porosité et métissage. Derrière ce terme étrange de « Papperlapapp », il y a l’histoire de la papauté, du palais et beaucoup de musique et de chant… et pas le papier peint dont Anna Viebrock espérait recouvrir les murs du bâtiment historique ! À voir jusqu’au 17 juillet dans la cour d’honneur.
L’autre grand rendez-vous du théâtre se situe dans le même lieu superbe mais dans la dernière partie du festival, du 20 au 27 : c’est « Richard II », de Shakespeare, traduction de Frédéric Boyer, mise en scène du très discuté Jean-Baptiste Sastre, avec Denis Podalydès dans le rôle-titre . L’universitaire et écrivain Florence Delay, de l’Académie Française, la fille du Pr Jean Delay, celle qui fut l’inoubliable Jeanne d’Arc de Robert Bresson et l’assistante de Jean Vilar, retrouve Avignon pour jouer un dignitaire de l’église…
Si l’on veut citer les spectacles affichés comme relevant du théâtre seul, on aura vite fait. « Délire à deux », d’Eugène Ionesco, qui marque l’entrée de l’écrivain, qui aurait 100 ans, dans la ronde du festival (il est très joué dans le « off ») mis en scène par Christophe Feutrier et joué par Valérie Dréville et Didier Galas (du 21 au 27). « Der Prozess » (« le Procès »), de Franz Kafka, adapté par Andreas Kriegenburg, du Kammerspiele de Munich (du 16 au 18). Théâtre aussi pour le « Big Bang », de Philippe Quesne,du 19 au 26. Mais on sait que cet artiste aime dépasser les frontières… Olivier Cadiot, l’auteur du « Colonel des Zouaves », un délicieux objet de délectation théâtrale, donne « Un nid pour quoi faire avec Ludovic Lagarde » au gymnase Gérard-Philipe du 8 au 18 juillet, et « Un mage en été » à l’Opéra-Théâtre du 21 au 27, avec son acteur fétiche, le formidable Laurent Poitrenaux. En marge de ces représentations, Cadiot affronte la cour d’honneur dans une lecture de son « Affaire Robinson», avec France Culture, le 10.
Mais le 10 juillet, on aura d’autres sollicitations : Massimo Furlan, artiste très intéressant qui se consacre à 1973 (du 10 au 14) ; Jean Lambert-Wild, avec deux spectacles, « la Mort d’Adam », du 8 au 15, et une variation à partir de « la Chèvre de Monsieur Seguin » d’Alphonse Daudet, intitulée « Comment ai-je pu tenir là dedans ? ». Lambert-Wild est lui aussi un metteur en scène parfois déconcertant !
Artiste de haute imagination et de grand métier, Guy Cassiers présente « De man zonder eigenschappen », d’après « l’Homme sans qualités », de Robert Musil. Dans le droit fil de ses adaptations littéraires (du 8 au 12). Théâtre encore avec François Orsoni, qui met en scène « Baal », de Bertolt Brecht, du 19 au 25, et avec l’Espagnole Angelica Liddell, pour la première fois en France, avec « La Casa de la fuerza » (« la Maison de la force ») du 10 au 13, et « El ano de Ricardo » (« l’Année de Richard »), du 17 au 19. À découvrir, comme est à découvrir Julie Andrée, entre théâtre et performance, aux Pénitents Blancs avec « Rouge » et « Not Waterproof », du 10 au 13.
Valeurs sûres.
La plupart de ces spectacles sont en création mondiale. Aussi est-il impossible d’en recommander un plutôt que l’autre. Pour les valeurs sûres, il faut aller voir les spectacles de danse : Anne Teresa de Keersmaeker avec Rosa, Josef Nadj et Akash.S, Cindy Van Acker, Faustin Linyekula, Gisèle Vienne, Alain Platel, qui rend hommage à Pina Bausch avec « Out of context for Pina », du 22 au 26, et donne « Gardenia » avec Frank Van Laecke du 9 au 12, Boris Charmatz avec Flip Book, du 9 au 11 juillet et « la Danseuse malade » du 21 au 24. Boris Charmatz sera l’artiste associé de l’édition 2011.
En cet été, on rendra hommage à Alain Crombecque, disparu en septembre dernier et qui fut directeur du festival. On pensera à Laurent Terzieff, qui joua « Nicomède », de Corneille, dans la cour d’honneur, en 1964. Et évidemment le « off », du 8 au 31, avec tant de spectacles qu’il est impossible de citer l’un plutôt que l’autre. Mais vous retrouverez Judith Magre au théâtre des Halles et un spectacle de Jérôme Savary au Chêne noir. Entre…mille autres !
Renseignements, tél. 04.90.14.14.60; billeterie, tél. 04.90.14.14.14 ; www.festival-avignon.com.
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