Pendant que les syndicats et le Seigneur Fatome discutent, les médecins libéraux continuent leur petit bonhomme de chemin, dans la douleur. Pour illustrer, voici quelques bribes de ma pratique quotidienne.
Ce matin, j’arrive au boulot en maugréant contre mon fournisseur de logiciel de télétransmission. Je viens en effet de payer la facture annuelle de maintenance de ce logiciel, qui s’élève maintenant à 732 euros, contre 70 euros il y a 15 ans ! J’allume mon ordi, j’ouvre mon logiciel de télétransmission et bing… « erreur numéro 12, contactez votre service technique ». Après 20 minutes au téléphone pour que le gars me dépanne (un gars d’ailleurs fort aimable, mais bon à 732 euros par an, il peut…), j’ouvre enfin mon courrier.
Je découvre, entre deux factures, une jolie lettre provenant du médecin conseil de ma CPAM. Il m’explique que pour étudier le dossier d’un patient ayant fourni un audiogramme en vue d’une reconnaissance en maladie professionnelle, je dois fournir à ce cher confrère un certificat attestant que mon audiogramme a été effectué en cabine insonorisée et avec un audiomètre calibré. Je lui ai répondu par un joli courrier qu’il pouvait aller se brosser (en des termes mieux choisis), en lui expliquant que tout ORL digne de ce nom faisait ses audiogrammes en cabine, qu’il était donc inutile de le préciser. Et surtout, en lui expliquant que le tarif de l’acte « Audiométrie tonale et vocale » était bloqué depuis de nombreuses années (10 % d’augmentation en 20 ans, contre plus de 30 % pour l’inflation), et que cela ne me motivait donc pas à faire du zèle. Peut-être serai-je convoqué pour m’expliquer ; si c’est le cas, j’espère qu’on m’offrira quelques cacahuètes.
J’ai ensuite poursuivi ma journée, en examinant mes patients, et en bataillant avec mon logiciel de télétransmission, qui recommençait sournoisement à tousser. Mais tout ça, le Seigneur Fatome s’en fout…
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