Voici la lettre que j'ai adressée au Conseil National de l'Ordre des Médecins.
Messieurs les membres du Conseil national de l'Ordre des médecins. Fils d'un vaillant combattant du 6 juin 1944 et libérateur de la France derrière le Général Leclerc, fils d'une mère sauvée par une famille de Justes et petit-fils d'un courageux grand-père résistant et d'une grand-mère déportée à Auschwitz, j'ai eu la désagréable surprise de lire avec attention la regrettable, mensongère et indigne mention du texte inscrit dans le marbre affichée dans le hall de votre respectable et respectée institution la citation d'un certain Louis Portes du 8 juillet 1944 ; je cite : « A tous les médecins français qui sous l'occupation préférèrent la déportation ou la mort à la violation de leur secret professionnel ».
Car il y a un là un déni éhonté de l'Histoire de France qu'il y a lieu de dénoncer avec force et détermination. Car ces prétendus médecins français n'ont justement pas « préféré » la déportation ou la mort plutôt que la violation du secret professionnel. Ils n'ont justement pas « choisi » la déportation ou la mort non pas parce qu'ils étaient médecins français. Ils ont été éconduits dans les camps de la mort par le régime de Vichy et sous la responsabilité de l'Ordre des médecins de l'époque parce qu'ils étaient médecins français juifs.
Je prends en ma personne propre la pleine responsabilité de mes propos et je souhaite instamment que cette inscription honteuse et indigne du corps que vous représentez soit au plus vite ôtée de vos murs.
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Exergue :
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