Ce matin à ma consultation je reçois une jeune maman inquiète pour la santé de son fils de 4 ans, fiévreux depuis deux jours. Le bambin est tonique, je l’examine et rassure la maman que je vois pour la première fois. Elle me demande quelques prescriptions pour elle-même ; et très vite me confie ses crises d’angoisses, sa fatigue chronique, ses difficultés de joindre les deux bouts avec deux enfants de 4 et 7 ans à charge.
Le papa ayant refait sa vie avec une nouvelle compagne verserait 80 euros de pension alimentaire pour chaque enfant. Il a obtenu un droit de visite qu’il n’aurait pas honoré pendant 18 mois : « il n’a pas le temps en raison de son travail et de sa nouvelle vie ».
La maman des deux enfants a renoncé à son travail, ne pouvant plus faire face seule à sa double vie. « Je n’ai plus de vie à moi, n’ai pas le temps de refaire ma vie, n’ai pas le temps de travailler alors que j’arrive en fin de droit. »
Elle s’est tournée vers son avocate, visiblement impuissante : « c’est une obligation pour vous l’éducation des enfants. Le père a un droit de visite qu’il peut honorer ou pas. »
Patricia souhaite une garde alternée pour pouvoir elle aussi refaire sa vie et travailler. Reste à lui trouver un.e avocat.e, capable de l'accompagner sur le périlleux et long chemin de l’égalité entre les hommes et les femmes.
« Le monde a changé » tentent de me convaincre mes enfants et mes internes qui veulent croire à un monde plus juste. Le quotidien dans nos consultations amène pourtant, pour qui ose s’y confronter, son lot incessant de maltraitances et de mépris des femmes et de leurs enfants par des « talibans » du monde « évolué ».
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