Pédiatre retraité depuis plus de 10 ans, j'ignorais le Développement Professionnel Continu (DPC), comme semble-t-il aujourd'hui encore, beaucoup de médecins en activité. J'ai été sollicité en 2019 par mes confrères retraités pour participer à une formation qui se déroulait à côté de mon domicile et dont le thème concernait les thérapeutiques non médicamenteuses contre la douleur.
Après inscription et interrogation auprès du GREEM (Groupe de Recherche d’évaluation et d'Enseignement Médical), organisateur des formations dans le cadre du DPC, ce dernier m'a assuré que j'étais éligible à cette formation indemnisée. Mes confrères, sans aucune activité médicale, faisaient pour certains trois formations indemnisées par an depuis 10 ans et m'assuraient que, comme médecin libéral, j'avais souscrit à l'URSSAF durant toute ma carrière et que par conséquent j'avais droit au DPC.
Ayant beaucoup d'activités médicales bénévoles (Représentant des Usagers au sein d'un établissement de soins, membre de la CCIam Rhône-Alpes, membre du CTS de Savoie, etc..) et une micro activité rémunérée (médecins de crèches), cette formation m'apparaissait utile, justifiée.
Absurdité
J'ai reçu il y a peu, deux ans après la formation, une LR avec AR et mise en demeure de rembourser l'indemnité qui m’a été versée. Il est reconnu dans ce courrier que, comme retraité en 2019, j'avais droit à cette formation et à son indemnisation, ce qui n'est plus le cas actuellement en 2021. Mais mes vacations en crèches pour 5 632 € en 2019 ne me permettaient pas de bénéficier du DPC, seule une activité médicale dans un centre conventionné agréé était acceptée. Les crèches municipales, établissements publics n'ont pas, semble-t-il, ce label.
Mes confrères qui consacrent tout leur temps aux loisirs et qui n'avaient aucune justification professionnelle de bénéficier d'une formation indemnisable ont été récompensés, indemnisés pour leur participation à cette formation. Pour ce qui me concerne, oser faire profiter de mes compétences et de mon expérience au service des malades, des jeunes enfants et leurs familles, justifient une sanction. Dans le cadre emploi-retraite, oser bénéficier de 5 632 € annuels comme médecin vacataire apparaît à l'administration du DPC incompatible.
Le DPC a financé à fonds perdu depuis sa création des formations indemnisées pour les retraités inactifs mais les a refusées à ceux qui pouvaient en justifier le besoin. Nous savons qu'Ubu est très actif au sein de l'administration française, il n'y a aucune raison que le DPC échappe à l'absurdité et l'absence de tout bon sens.
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Exergue : J'ai reçu, deux ans après la formation, une mise en demeure de rembourser l'indemnité qui m’a été versée
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