CHAPITRE 1 : L’ALLAITEMENT MATERNEL

Publié le 17/01/2014
Article réservé aux abonnés

Le choix de l’allaitement maternel ou artificiel étant presque toujours décidé avant la naissance, c’est pendant la grossesse que les avantages de l’allaitement maternel seront expliqués aux futures mamans, sans pour autant faire culpabiliser une mère qui a choisi de ne pas allaiter (1).

L’allaitement maternel possède en effet de multiples avantages : c’est un plaisir et il favorise les interactions mère-enfant ; le lait maternel procure une ration équilibrée qui sert de modèle nutritionnel ; il assure une protection contre les risques infectieux et allergiques ; il est adapté aux besoins physiologiques de l’enfant.

La technique précise de l’allaitement

Les mamelons sont nettoyés avec de l’eau. Confortablement installée, la mère positionne son enfant en le tournant complètement vers elle, sa tête dans le prolongement de son corps et laisse l’enfant tant qu’il tète efficacement, en donnant à chaque tétée un sein « jusqu’au bout » puis l’autre en fonction de l’appétit, en intervertissant l’ordre à la tétée suivante. Pour éviter les crevasses, l’enfant doit prendre dans la bouche la presque totalité de l’aréole et pas seulement le mamelon.

Pendant la tétée, la mère pour éviter que les narines de l’enfant plaquées contre le sein soient obturées, appuie de part et d’autre du mamelon avec le pouce et l’index. Après la tétée, les mamelons sont nettoyés, séchés et protégés par un coussinet jusqu’à la tétée suivante.

L’allaitement est adapté « à la demande » : c’est l’enfant qui doit fixer la quantité ingérée, la durée et le rythme des tétées. De six à huit par jour le premier mois, le rythme s’espace après.

La supplémentation

L’allaitement maternel seul est suffisant pour couvrir les besoins du nouveau-né jusqu’à l’âge de 6 mois révolus, exceptés ceux en vitamines D et K. Les apports recommandés en vitamine D sont de 1 000 à 1 200 UI/j. La concentration en vitamine K dans le lait maternel étant presque toujours insuffisante pour assurer les besoins de l’enfant, il est recommandé de supplémenter avec 2 mg de vitamine K donnée une fois par semaine. Cette supplémentation devient inutile dés que des compléments de lait infantile sont associés à l’allaitement maternel.

Durée optimale

Pour tenter un allaitement maternel exclusif le plus longtemps possible, la durée optimale étant de six mois, il faut déconseiller l’adjonction de biberons de compléments qui risque d’accélérer le tarissement du lait maternel. « Le meilleur conseil à donner à une mère qui se plaint de ne plus avoir de lait est de lui dire de mettre son enfant au sein le plus souvent possible ».

Pour répondre à une fréquente question des parents, un allaitement au sein pendant 4 à 6 semaines représente, en fonction d’arguments nutritionnels et immunologiques, une durée minimale pour bénéficier des avantages de l’allaitement. Quand une supplémentation devient nécessaire, il est inutile de prescrire un lait hypoallergique, exception faite en cas de terrain atopique familial. En cas d’interruption temporaire de l’allaitement maternel, c’est un hydrolysat poussé de protéines du lait de vache qu’il faut prescrire.



Source : lequotidiendumedecin.fr