L’INCENDIE DE 2006 qui avait dévasté une grande partie des locaux de la blanchisserie du CHU de Toulouse, n’est plus qu’un vieux souvenir. Après plusieurs mois de travaux d’envergure et 8,2 millions d’euros d’investissements, l’hôpital vient d’inaugurer sa blanchisserie flambant neuve au sud de la ville, la 4e plus importante blanchisserie hospitalière de France.
« Nous traitons ici 17 tonnes de linge par jour, soit 13 000 tenues, grâce à une organisation industrielle bien rodée. Les blouses blanches équipées de puces électroniques dans les poches, sont ainsi automatiquement triées par service dans le tunnel de finition, une machine de haute technologie », explique Marc Drezen le responsable de l’usine. Draps, couvertures, serpillières, sont lavés, repassés, pliés et disposés sur les 320 « rolls » (les chariots de linge), eux aussi entièrement désinfectés dans des caissons spécifiques.
Grâce à ces process, le CHU garantit un linge zéro bactérie. Au lavage, la température monte jusqu’à 90 degrés et jusqu’à 160 degrés au séchage, un produit bactéricide ajouté au linge agit ensuite pendant 72 heures afin d’éviter toute contamination. « Le sale n’entre à aucun moment, en contact avec le propre et nous sommes, grâce à toutes ces procédures, en phase avec les dernières normes d’hygiène en vigueur », indique le spécialiste. Une priorité pour le CHU déjà classé A, selon le dernier indice ICALIN (indice composite d’activité des comités de lutte contre les infections nosocomiales), qui traduit le niveau d’implication de l’établissement dans la prévention du risque infectieux.
Pour le personnel, ce fort rendement a aussi permis une amélioration des conditions de travail avec une manipulation désormais limitée. Revers de la médaille, la réorganisation s’est traduite par une réduction d’effectifs de 25 personnes. Soixante-dix agents travaillent désormais sur le site de production, et les partants ont été accompagnés par la direction de l’hôpital dans leur reconversion ; une dizaine notamment a pu se former pour devenir aides-soignants.
Actuellement la blanchisserie du CHU gère aussi le linge de l’ICR (Institut Claudius Regaud) mais elle a encore des capacités pour monter en cadence ; elle devrait ainsi prochainement prendre en charge celui de la Clinique Universitaire du Cancer (CUC) qui sera située sur le cancéropôle toute proche. Le directeur du CHU a d’ailleurs profité de l’occasion pour promettre à ses équipes, « une rémunération à l’intéressement en cas d’arrivée de nouveaux clients ». C’est dit.
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