À l'hôpital, les soignants n'ont pas l'intention d'étouffer leur colère. Au lendemain de l'annonce de nouvelles restrictions par le président de la République et alors que la deuxième vague épidémique s'installe pour de bon, les personnels hospitaliers étaient à nouveau dans la rue ce jeudi 15 octobre.
Une journée nationale de grève et de manifestations avait lieu à l'initiative de plusieurs collectifs (inter-urgences, inter-blocs, printemps de la psychiatrie et coordination nationale), syndicats (CGT, SUD et CFE-CGC) et de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF). D'autres organisations de médecins comme l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS), l'intersyndicale Action praticiens hôpital (APH) ou le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARe) ont également pris part au mouvement.
Départ de la manifestation des #soignants place Vauban à Paris. #COVID__19 #COVID19france #CouvreFeu
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Manifestation des #soignants à #Paris. Ils réclament plus de moyens et des embauches alors que la 2e vague du #COVID__19 sévit.
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À Paris vers midi, plusieurs centaines de blouses blanches ont défilé aux abords du ministère de la Santé pour réclamer plus de moyens face au virus. « Personnel fatigué, hôpital en danger », scandaient les manifestants qui demandent notamment l'ouverture de lits et le recrutement de personnels. Épuisés, les soignants craignent de ne pouvoir faire face à une nouvelle pression épidémique si des « embauches massives » n'ont pas lieu. Les accords du Ségur de la santé, signés en juillet, n'ont pas réussi à calmer la colère des manifestants qui réclament de nouvelles revalorisations salariales. « Hôpital en colère, il y en a marre de la galère », pouvait-on entendre dans les rangs de la manifestation parisienne.
Des manifestations semblables ont eu lieu dans plusieurs autres villes comme Toulouse, Lyon ou encore Brest. À Bordeaux, des manifestants ont symboliquement jeté leur médaille au feu en référence à la volonté du gouvernement de réactualiser la « médaille de l'engagement face aux épidémies » pour les soignants mobilisés face au Covid-19. À Chambéry, une chaîne humaine a rassemblé environ 200 personnes.
Les soignants viennent d'arriver place Jean-Jaurès à #Toulouse. Lors de cette #manifestation, ils étaient 600 selon la préfecture, 2000 selon les syndicats. #greve #social pic.twitter.com/kld6uD1Nox
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#Bordeaux #14juillet
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Manifestation de la santé.
Un défilé pas comme les autres.
Pour exprimer leurs colères, les soignants ont jeté symboliquement leur médaille au feu#soignants #santé #Segur #SegurDeLaSante#medecins #infirmiere #soignantes #bordeauxmaville #bordeauxmetropole pic.twitter.com/kIONGSCq8S
Indemnité compensatrice
Au même moment à l'intérieur du ministère de la Santé se tenait une conférence de presse gouvernementale sur les modalités concrètes d'application des mesures de lutte contre l'épidémie. Le Premier ministre Jean Castex en a profité pour faire plusieurs annonces en faveur des soignants. Le chef du gouvernement a notamment avancé « avant la fin 2020 » le versement de la deuxième tranche de 90 euros de la revalorisation issue du Ségur. Celle-ci devait initialement prendre effet en mars 2021.
Le locataire de Matignon a également annoncé la création d'une « indemnité compensatrice » pour les personnels soignants qui renonceraient à leurs congés annuels « dans les prochaines semaines ». Celle-ci s'élèvera entre 110 à 200 euros brut par jour et prendra effet dès les vacances de la Toussaint. Enfin, une enveloppe de 100 millions d'euros va être versée aux agences régionales de santé (ARS) pour les aider dans la gestion des ressources humaines dans les établissements.
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