Alors que les grandes grèves débutaient, cette initiative est passée début décembre assez inaperçue. Un guide de prévention de la radicalisation est venu inciter les décideurs du service public au repérage et à la signalisation des agents suspects. Vaste programme quand on sait que la découverte d’un individu après passage à l'acte suscite généralement la stupeur du voisinage et de l’entourage professionnel, qui souvent ne s'étaient rendu compte de rien… Destinataires eux aussi de ce vade-mecum du manager avisé face au risque terroriste, que peuvent d'ailleurs les directeurs d’hôpital face à un phénomène dont les signes avant-coureurs sont si difficiles à cerner ? C’est peut-être la question que se poseront nos lecteurs en découvrant le dossier du « Quotidien ».
Il faudrait être bien angélique cependant pour estimer les institutions de soins à l'abri de la menace. Certes, le travail d'équipe, de rigueur dans les services hospitaliers, protège des dérives individuelles. Mais le système de santé est un secteur sensible, donc tentant pour de noirs desseins. Et des blouses blanches ont déjà été mises en cause, qu'il s'agisse de cet infirmier qui fut le mentor des frères Kouachi, artisans de la tuerie de « Charlie Hebdo » il y a cinq ans, de la demi-douzaine de médecins impliqués dans les attentats manqués de Londres en juin 2007 ou de cet ex-interne de Marseille condamné en octobre pour apologie du terrorisme…
Pas facile évidemment d'aborder cette problématique dans un monde du soin marqué par la discrétion et le secret. Question de culture sans doute. On ne devient pas cadre de santé comme on devient flic. Et, à trop se mêler des faits et gestes de ses personnels, le risque d’atteinte à la vie privée existe. Sans parler de la discrimination toujours possible, alors que plus de 25 000 médecins dans notre pays sont titulaires d'un diplôme étranger. C'est peut-être pour ces motifs-là que l'on ressent un certain flottement dans le monde hospitalier sur l'application des dispositifs de protection. Comme si la vigilance devait avant tout rester l'affaire de chacun.
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