Depuis 2015, les chirurgiens du Centre Léon Bérard (Lyon) ont choisi de travailler avec l’école d’orthoptie (Université Lyon 1) et le fabriquant d’éclairage opératoire Maquet Getinge Group pour évaluer l’impact de l’éclairage opératoire sur la fatigue visuelle. Après avoir appréhendé la notion de fatigue visuelle et son évaluation, ils ont mis en place une étude avec réalisation de tests orthoptiques avant et après chaque intervention (laparotomie d’au moins 3 heures) chez deux opérateurs réalisant le geste et une infirmière circulante dans le bloc opératoire prise comme témoin. Trois niveaux d’intensité d’éclairage (faible, moyen et fort) ont été évalués avec, pour chaque niveau, quatre interventions par laparotomie ; pour chaque intervention les tests étaient réalisés chez deux opérateurs et un(e) circulant(e).
Au total 40 observations ont été analysées chez 12 sujets : 7 chirurgiens (certains ont réalisé plus d’une intervention) et 5 infirmières circulantes. 14 observations étaient disponibles pour l’intensité faible, 14 pour l’intensité moyenne et 12 pour l’intensité forte. La comparaison des cas et des témoins (tests réalisés en salle annexe du bloc avant et après l’intervention) montre une différence significative dans les tests de vision binoculaire et la vision de loin en divergence. La comparaison pré et post opératoire chez des chirurgiens conclut à une différence significative de la vision bi ou uniloculaire en relâchement et en accommodation et de la vision de près en divergence et en fusion.
L’intensité lumineuse n’a, de son côté, pas sembler influer sur la fatigue visuelle dans cette étude. Pour le Dr Peyrat, « nous nous attendions à trouver une différence selon l’importance de l’éclairement ce qui n’a pas été le cas. Deux raisons principales à cela à mon avis : le nombre d’observations par groupe était probablement insuffisant ; la notion de fatigue visuelle est complexe, difficile à mesurer, les biais sont nombreux et probablement que l’effet intensité lumineuse n’est pas seul à engendrer de la fatigue. On peut penser par exemple que l’effort d’accommodation prolongé est également source de fatigue indépendamment de l’éclairement ».
Peyrat P, Breysse JP, Chopart G et coll. Impact de l’éclairage opératoire sur la fatigue visuelle. Comment gérer son éclairage opératoire ? Etude conduite en collaboration entre le Centre de Lutte contre le Cancer Léon Bérard (Lyon), l’école d’orthoptie Université Claude Bernard Lyon 1, l’unité de biostatistiques du Centre Léon Bérard (Lyon) et la Société Maquet Getwinge Getinge Group.
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