Collaborations hospitalières, parcours de soins

À Fougères, le dossier patient informatisé sort du bois

Publié le 26/10/2011
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Crédit photo : S TOUBON

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Crédit photo : S TOUBON

IL Y A TROIS ANS, les centres hospitaliers de Vitré, Fougères, Redon et Saint-Malo se sont lancés dans un projet commun d’élaboration d’un dossier patient informatisé (DPI). Objectif de cette opération réalisée sous la houlette du ministère de la Santé : déployer un système d’informations médicales. « Cette mutualisation concernait la mise en commun de méthodes et le partage de résultats d’études, explique Anne-Marie Lusteau, coordinatrice générale des soins au CHU de Rennes. Mais chaque établissement a gardé la maîtrise de son pilotage interne. » Au lieu d’uniformiser le DPI sur les 4 hôpitaux locaux et sur le CHU de Rennes, qui développe son propre dispositif depuis deux ans, chaque direction a ainsi pu définir ses modalités de fonctionnement. « Toutes les étapes de développement interne du DPI permettent d’aborder et de régler progressivement les problèmes qui se posent, remarque Anne-Marie Lusteau. Par exemple, à Rennes, l’idée d’utiliser le DPI en pédiatrie nous a amenés à réfléchir à la question du consentement des mineurs et des parents. En avançant de cette manière, nous améliorons le DPI et le rendons utilisable par de plus en plus de services. »

Gain de temps et sécurisation.

À l’occasion de la première journée territoriale des soins, à Fougères, ce travail sur les collaborations soignantes et la transversalité a soulevé bon nombre d’interrogations dans la salle…et autant de problèmes à régler, avec l’aide du Syndicat Interhospitalier de Bretagne (1), maître d’œuvre, et de l’Agence régionale de la santé. « En cas de bug du serveur, quelle est la sécurité du système ? », demande une participante. « Des sauvegardes sont effectuées sur des supports qui restent accessibles », répond un chef de projet. « Comment archive-t-on le dossier à la sortie du patient ? », interroge un autre. « L’archivage numérique doit être réalisé sur un support non réinscriptible en théorie, lui répond-t-on. Mais, chaque établissement a choisi son propre moyen d’archivage ». Ainsi, à Redon, les pièces obligatoires que doit contenir un dossier papier sont éditées. En revanche, à Vitré, l’ensemble du dossier est imprimé pour éviter de perdre des éléments. « Les professionnels ont un droit d’accès pour telle ou telle partie du DPI selon leur fonction et leur service. Ce qui demande une gestion quotidienne de ces droits d’accès par le bureau personnel, notamment pour les infirmières du pool… », indique un responsable.

Le Dr Jean-François Pinel, vice-président de la CME du CHU de Rennes, résume l’utilisation du dossier patient informatisé, en pesant les avantages et les handicaps : « Le DPI est très lourd à mettre en place. Il faut deux mois pour former les équipes à son utilisation. Les informations médicalement pertinentes contenues dans le DPI sont très limitées : les comptes rendus de sortie et d’opération, les médicaments prescrits, les soins infirmiers effectués… Devoir consulter 80 pages d’un DPI au lieu de la dizaine que compte un dossier papier peut être très complexe. Pour autant, la possibilité de rédiger une seule fois des fiches de protocoles est un avantage certain. De même, la communication très rapide en direction de toute une équipe permet un gain de temps et une sécurisation accrue… On sait combien les transmissions orales peuvent être préjudiciables ».

(1) Le Syndicat Interhospitalier de Bretagne (SIB) est un établissement public de coopération hospitalière, spécialisé dans les prestations informatiques à destination des établissements de santé.

 OLIVIER QUARANTE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9032