IL Y A des Arsène Lupin partout. Les 37 établissements de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) ont eux aussi été victimes d’un trafic organisé – et depuis démantelé – de matériel médical. C’était en 2002, les machines dérobées en série partaient vers les pays de l’Est.
Depuis cinq ans, l’institution n’a plus rien enregistré de tel. Sur les dix premiers mois de l’année 2009, les vols de petits et moyens matériels représentent à l’AP-HP une quarantaine de faits, un chiffre stable dans le temps. « Dans la limite du " transportable ", ces vols vont du thermomètre aux embouts jusqu’à un équipement complet pour faire une greffe du cur », explique Gérard Browne, conseiller du directeur général pour la sécurité. Une fois ces machines envolées, l’AP-HP en revoit-elle un jour la couleur ? « Nous signalons toujours la disparition au fabricant afin qu’il nous alerte s’il reçoit une demande de maintenance », fait valoir Gérard Browne. Mieux valant prévenir que guérir, des efforts sont faits en termes d’accès aux blocs (développement des clés numériques, des badges, codes…) ou de contrôle des accès aux matériels avec une « traçabilité des passages ». Et puis il y a les rondes…
Cependant, les vols dits « médicaux » ne constituent pas le gros des chiffres de l’insécurité à l’hôpital. La quarantaine de faits de ce type relevés chaque année à l’AP-HP est à rapporter aux 2 308 « atteintes aux biens » répertoriées en 2008 (auxquelles s’ajoutent, pour être complet, 544 atteintes aux personnes).
Les statistiques du département « sécurité » de l’AP-HP répartissent ces vols entre quelque 1 600 vols simples (beaucoup de matériel informatique s’évapore ainsi – des ordinateurs, des portables, des écrans plats…), 120 vols par effraction, 420 effractions, 20 vols de voiture… Originalité de cet exercice 2008 : 17 incendies volontaires quand un seul avait été enregistré en 2007.
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