DEPUIS le mois de janvier, l’ANAP (Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux) a entamé son tour de France des régions. Fin janvier, elle était à Toulouse. Objectif ? Expliquer son programme de travail pour 2010 qui prévoit le lancement de 50 projets performance sur tout le territoire. Ces projets devraient déboucher sur des contrats de deux ou trois ans avec des hôpitaux (voir « le Quotidien » du février).
En Midi-Pyrénées, le CHU de Toulouse fait partie de la première vague d’établissements en lice. Le Dr Ayden Tajahmady, responsable du programme de travail à l’ANAP, précise les enjeux. « Par performance, nous entendons repenser l’offre de soins, et non corriger le déficit des établissements publics. D’ailleurs le CHU de Toulouse n’est pas en déficit, il est même plutôt considéré comme un bon élève au niveau financier », indique le médecin qui précise aussi que « l’ANAP n’est pas une agence de régulation comptable ».
En réalité, outre leur santé financière, les premiers établissements ont été sélectionnés selon différents critères : leur activité, leurs résultats au certificat HAS, leurs taux d’activité ambulatoire et aussi le dynamisme de leur équipe de direction. À ce jour, parmi la dizaine d’établissements en course, on compte les CHU de Bordeaux, Rennes, Nancy, mais aussi des centres hospitaliers comme celui de Pontoise ou d’Annecy ou encore l’institut Mutualiste Montsouris à Paris en tant que PSPH. Deux vagues de 20 autres établissements suivront en avril et septembre prochains. À Toulouse, la direction du CHU se déclare « flattée et volontaire », mais souligne « que les choses n’en sont pour l’instant qu’au stade des échanges et des réunions ».
Qualité du service rendu.
L’ANAP n’en est pas moins en train d’établir un diagnostic approfondi de l’établissement (stratégie, projet médical, processus organisationnel…). Cette phase devrait durer quatre mois, puis déboucher sur la signature d’un contrat de plan en accord avec la direction. « Nous essayons de porter un regard partagé sur les choses », indique-t-on au CHU de Toulouse. « Il n’est pas question d’impulser le changement à distance, nous sommes sur le terrain », confirme de son côté le docteur Tajahmady. En revanche, l’agence ne se substitue pas à la direction de l’établissement, en particulier en matière de communication interne.
L’objectif final est bien d’améliorer la qualité du service rendu, les conditions de travail, les performances économiques et opérationnelles, sans remettre en cause les compétences et les actions de terrain.
L’ANAP consacre 60 % de ses ressources opérationnelles à ces projets, pour un budget de 36 millions d’euros en 2010. L’agence travaillera aussi avec des territoires, qui devraient être choisis à la fin du mois, sur les parcours de prise en charge des personnes âgées. « Le CHU de Limoges organise par exemple des filières gériatriques innovantes », glisse le Dr Tajahmady.
Un autre point est au cur des priorités de l’agence : les ressources humaines. Sur ce thème, une cellule pilote de mobilité des professionnels a été ouverte à Marseille le 4 janvier dernier. « Les ARS auront par la suite toute latitude pour le répliquer », fait savoir Ayden Tajahmady.
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