Il n’est pas rare qu’un directeur d’hôpital souhaitant vendre un bien trouve sur sa route le maire de la ville. Qui, faisant jouer son droit de préemption, tente d’obtenir un prix au rabais. « L’hôpital doit avoir les reins solides, et le soutien de l’ARH [agence régionale de l’hospitalisation] et du ministère de la Santé, pour aller au feu quand une municipalité ne souhaite pas soutenir un projet local », déclare un cadre hospitalier. Ainsi, la vente de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul ne se présente pas sous les meilleurs auspices. L’AP-HP en voudrait 100 millions d’euros, quand la mairie de Paris, intéressée, n’en propose que 50. Les négociations ne font que débuter.
D’autres projets sont dans l’impasse depuis des années en raison d’un bras de fer local. C’est le cas à l’hôpital de Menton, dans les Alpes-Maritimes. Alain Filly, délégué syndical, revient sur les faits : « L’hôpital a été situé pendant des décennies sur un terrain légué à la ville par une riche famille mentonnaise, qui souhaitait qu’un hospice soit situé là. Lorsque l’hôpital a déménagé, le bâtiment a été désaffecté. La ville a voulu s’accaparer le bâtiment historique, construit et entretenu par l’hôpital, pour en faire une antenne de Sciences-Po. Le maire a décidé que ça valait 450 000 euros, alors que le service des domaines a estimé le bâtiment à 3,9 millions d’euros. La direction de l’hôpital s’est opposée à cet appauvrissement du patrimoine hospitalier. Un troc, une spoliation. On a demandé à ce que l’endroit soit réaffecté en maison de retraite. La directrice de l’hôpital a reçu des pressions, et un arrêté de mutation en 2005. Un arrêté que le tribunal a cassé. La directrice est toujours en poste à Menton, mais l’affaire n’est pas réglée. »
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