Alors que le Ségur de la santé prévoit au total 19 milliards d’euros d’investissements hospitaliers et de reprise de dette, le tour de France du gouvernement pour décliner cette stratégie régionale s'est arrêté ce vendredi 12 novembre en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’occasion de la visite d’Olivier Véran au CHU de Grenoble, après des étapes précédentes en Bourgogne Franche-Comté, Centre Val-de-Loire, Occitanie et Normandie.
Au total, environ 1,9 milliard d'euros d'investissement sont prévus pour soutenir les établissements sanitaires et médico-sociaux dans cette région composée de douze départements (lire ci-dessous le tableau complet des investissements). « Nous avons voulu être réactifs et mettre en place un dispositif permettant d'avoir des projets qui débutent rapidement et qui soient la concrétisation d'un projet médical ou d'un projet de santé plus largement », éclaire le Dr Jean-Yves Grall, directeur général de l'ARS Auvergne-Rhône Alpes.
68 projets retenus
À cet effet, une équipe spécialement affectée aux projets Ségur a été mise en place au sein de l'ARS avec une directrice d'hôpital, un PH et une administrative. Le prérequis était d'aller sur des « projets bien mûrs » et qui cadraient aux besoins prioritaires du territoire, avec un accent important sur le volet médico-social. Toujours selon le DG de l'ARS, le Ségur permettra ainsi d'assurer « l'accélération très forte de ces projets », dans la suite du dialogue continu avec les établissements.
In fine, 68 projets sanitaires dans 63 hôpitaux ont été retenus. « Et 63 % concernent des petits ou moyens hôpitaux souvent de proximité, se félicite Jean-Yves Grall. Nous avons aussi 9 projets immobiliers pour le secteur purement privé et 12 projets immobiliers pour le secteur de la psychiatrie. » Par ailleurs, 127 établissements ont été accompagnés dans le cadre de la restauration de leurs capacités financières et plusieurs dizaines pour l'investissement du quotidien.
Proximité et reconstruction
Plusieurs grands types de projets ont été retenus, avec dans cette région un accent, donc, vers les zones rurales et les territoires isolés. Exemple de « modernisation d'un hôpital de proximité » : le CH Fernand-Lafont du Cheylard en Ardèche qui bénéficie d’une opération touchant les trois secteurs de son activité – médecine, soins de suite et Ehpad – avec 10 millions d'aide au titre du Ségur. Sur les 134 lits, 81 seront reconstruits à neuf dans un bâtiment de 5 000 m² et 53 réhabilités.
L'investissement Ségur permet parfois même la « reconstruction d'un hôpital isolé mais indispensable ». Le CH de Die, dans le Vercors, doit être ainsi rebâti avec sur un même site une hélisurface en contiguïté immédiate et un nouvel Ehpad de 85 lits. Ce projet immobilier conforte le rôle du CH dans une organisation graduée des soins en lien avec l'hôpital de Valence (15 millions d'euros d'aide au titre du Ségur).
Bouffée d'oxygène
Beaucoup d'autres projets sont cités : la modernisation du centre psychothérapique de l'Ain (Bourg-en-Bresse), la restructuration d'un hôpital référent sur son territoire (CH de Moulins) et bien sûr l'assainissement de capacités financières (8 millions d'euros d'aide au CH d'Aurillac).
Mais ce plan régional vise aussi à conforter des établissements pivot où les arbitrages retenus allient un soutien aux investissements mobiliers et immobiliers et une forte reprise de la dette (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Valence), apportant de vraies bouffées d'oxygène. Par exemple, le Ségur couvrira 156,7 millions d'euros de la dette des Hospices civils de Lyon (HCL) ; le CHU de Grenoble recevra 82 millions pour restaurer ses capacités de financement.
Liste Des Projets d'Investissement Dans Le Cadre Du Ségur (Annexe) by Rédaction Quotidien du Médecin on Scribd
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?