La candidate du Rassemblement national à la présidentielle Marine Le Pen a annoncé jeudi vouloir consacrer 20 milliards d'euros au système de santé. « Les maux dont souffre notre système de santé sont bien antérieurs à la crise sanitaire actuelle » qui en a révélé « les failles structurelles », a justifié Marine Le Pen, lors d'une visite à Fréjus, ville détenue par le maire RN David Rachline.
La candidate d'extrême droite souhaite d'abord « redonner confiance à l'hôpital public » en lui fournissant les moyens « pour être efficace et en réformant sa gouvernance ». Afin de « réaffirmer l'autorité de l’État » dans le domaine de la santé, elle entend supprimer les agences régionales de santé (ARS) et confier la tutelle des hôpitaux aux préfets de région.
Des administratifs qui évolueront en personnels soignants
Pour faire face à la pénurie de soignants à l'hôpital public, elle promet de recruter des personnels « en masse », soulignant que « 30% des postes ne sont pas pourvus ». De plus, elle souhaite y fixer un plafond de 10 % de postes administratifs. « Certains personnels administratifs qui en ont les compétences deviendront des personnels soignants », a-t-elle avancé.
Assurant par ailleurs que « 100 000 lits ont été fermés ces 20 dernières années », mais sans fournir ses sources (lire ici la dernière étude de la Drees sur la capacité hospitalière), Marine Le Pen veut instaurer un « moratoire » sur la suppression des lits à l'hôpital public.
+10% pour les infirmières
Elle souhaite consacrer deux milliards d'euros sur cinq ans pour revaloriser les émoluments du personnel soignant exerçant à l'hôpital. Le salaire des infirmières, déjà revalorisé lors du Ségur de la santé, serait ainsi augmenté de 10 % pour atteindre « la moyenne européenne ».
Promettant carrément « une éradication des déserts médicaux », la députée du Pas-de-Calais suggère des « incitations financières fortes », notamment une rémunération « modulée selon le lieu d'installation » et un développement de la télémédecine. Marine Le Pen a indiqué qu'elle financerait ces mesures « avec le budget » sans plus de précisions.
La candidate du RN veut aussi lutter contre les fraudeurs qui ne sont « presque jamais sanctionnés ». Elle envisage même la création d'un ministère spécifiquement dédié à la lutte contre la fraude, ayant autorité sur toutes les administrations compétentes.
Elle propose enfin de réformer drastiquement l'aide médicale d’État (AME), qui permet de couvrir les soins médicaux apportés aux étrangers en situation irrégulière. Le livret thématique santé du RN propose sur ce point de « supprimer l'AME pour les adultes tout en gardant un dispositif de soins urgents, c'est-à-dire ceux mettant en jeu le pronostic vital ou pouvant conduire à une altération grave et durable de l'état de santé de la personne ou d'un enfant à naître. »
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