Le torchon brûle entre le Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), chroniqueur survivant du journal « Charlie Hebdo », et l’hebdomadaire « Le Point ».
Dans son édition du 25 juin, le journal rapporte, dans un long article titré « Patrick Pelloux, l’ami du Président », un certain nombre d’éléments ou de rumeurs qui ne sont pas du goût de l’urgentiste. Qui contre-attaque : « Je porte plainte en diffamation contre "Le Point" et l’auteur de l’article », affirme-t-il ce vendredi au « Quotidien ». L’urgentiste a rendez-vous ce vendredi 26 avril avec son avocat, Me Benoît Chabert, pour finaliser cette plainte.
1,4 million d’euros d’indemnités
Dans son édition, l’hebdomadaire fait état de rumeurs relatives à une note interne signée par un ex-directeur de cabinet de Christine Taubira, dont les services gèrent les indemnités versées aux victimes du terrorisme. Selon « Le Point », cette note indiquerait que « sur proposition du Président (Hollande, N.D.L.R.), Pelloux aura droit à une indemnité de 1,4 million d’euros ».
Le Point assure aussi que, alors que les ayants droit des journalistes de Charlie Hebdo assassinés le 7 janvier dernier « commencent à peine à percevoir leurs indemnités, entre 10 000 et 25 000 euros, Pelloux, lui, a a déjà perçu une avance du fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme, dont il tait le montant ».
Le président de l’AMUF assure que l’ex-directeur de cabinet du ministère de la Justice a porté plainte pour faux et usage de faux au sujet de ce document qui lui est attribué. Puis, l’urgentiste se fait solennel : « À la suite des attentats de Charlie, je n’ai jamais, jamais, reçu la moindre somme d’argent de quelque organisme ou de quelque fonds d’indemnisation que ce soit ».
Urgentiste star, médecin préféré...
L’hebdomadaire donne également la parole à Frédéric Valletoux. Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) indique que Marisol Touraine a « promis 90 millions d’euros » à Patrick Pelloux en décembre dernier dans le cadre de l’accord sur le temps de travail bouclé rapidement avec les urgentistes. C’était « pour éviter un blocage » alors que la contestation contre la loi de santé prenait de l’ampleur, relève l’auteur de l’article.
Là encore, l’urgentiste dément : « Oser dire qu’on a touché 90 millions en décembre, c’est honteux ! Nous n’avons rien reçu du tout ». Patrick Pelloux assure n’avoir jamais rencontré l’auteur de l’article. « Une fois, il m’a envoyé un SMS, c’est tout. »
Qualifiant l’urgentiste « star » de « médecin préféré du président », le même article assure encore que le Dr Pelloux a « défendu » la réforme des 35 heures à l’hôpital. Selon l’AMUF, il s’agit d’un « mensonge ».
Dans un communiqué publié vendredi, l’AMUF apporte sans surprise « son soutien franc et total à son président le Dr Pelloux face à cet article du journal "Le Point" qui cherche à nuire à son honneur, à son passé, à son présent et à sa probité ».
Légion d’honneur
Ces péripéties médiatico-judiciaires n’empêcheront pas le bouillant urgentiste de recevoir la Légion d’Honneur, lundi à 18 H à l’Élysée, des mains du président de la République, qu’il connaît bien. Initialement, il devait recevoir cette distinction en même temps que son ami, l’économiste Bernard Maris, tué dans les attentants de Charlie Hebdo le 7 janvier.
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