La panne gigantesque des numéros d'urgence est résolue. Le Premier ministre Jean Castex a assuré vendredi 4 juin que « les choses sont rentrées dans l'ordre » après les dysfonctionnements qui ont empêché l'accès aux numéros de secours dans toute la France, dans la soirée du mercredi 2 juin.
« La situation est redevenue sous contrôle au moment où je m'exprime », a déclaré le chef du gouvernement vers 9 heures après avoir présidé la cellule interministérielle de crise installée place Beauvau. « Nous déplorons des victimes qui sont susceptibles d'avoir été causées par ce grave incident », a confirmé le Premier ministre précisant qu'il y en avait « quatre, sous réserve évidemment de ce que diront les enquêtes, notamment les enquêtes judiciaires qui sont ouvertes ». « Il faudra établir très clairement la cause des faits qui se sont produits et surtout les moyens pour qu'ils ne se reproduisent plus », a-t-il insisté.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé des « dysfonctionnements graves et inacceptables ». « L'entreprise Orange a diligenté des enquêtes internes mais l'État, pour ce qui nous concerne, a immédiatement ordonné une inspection dont les résultats seront rendus en toute transparence dès qu'ils seront connus et dont nous tirerons évidemment tous les enseignements », a promis Jean Castex.
Si la situation est revenue à la normale, toute la lumière devra être faite sur les dysfonctionnements inacceptables qui ont impacté les numéros d’urgence et tout devra être mis en œuvre pour qu’ils ne se reproduisent plus. pic.twitter.com/b68Z33UwCi
— Jean Castex (@JeanCASTEX) June 4, 2021
Enquêtes
Plusieurs enquêtes ont été ouvertes après des décès imputables à la panne. L'une, en Haute-Saône, concerne un homme de 77 ans. Le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté et la préfète de Haute-Saône ont diligenté une enquête administrative et le procureur de la République une enquête judiciaire, indiquent les services de l'État.
Le parquet de La Roche-sur-Yon a aussi ouvert une enquête pour « recherche des causes de la mort » après le décès d'un enfant de deux ans en Vendée. Une autopsie de l'enfant sera pratiquée « rapidement », a indiqué à l'AFP la procureure de la République. L'enfant est décédé dans la matinée du jeudi 3 juin au domicile familial de Chavagnes-en-Paillers. Selon le directeur général de l'ARS Pays de la Loire, la maman aurait tenté « pendant une heure de joindre sans succès le 18 puis le 15 ».
L'AMUF veut une commission d'enquête
Une autre enquête devrait être ouverte dans le Morbihan après le décès d'un homme de 63 ans, mort mercredi soir à l'hôpital de Vannes. Deux « autres accidents cardiovasculaires » ont eu lieu à la Réunion, a également déclaré Gérald Darmanin jeudi.
« Au vu de l'ampleur de la panne et des questions majeures et essentielles qui se posent sur l'accès aux numéros d'urgence », l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a réclamé ce vendredi l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire « afin de comprendre les raisons d'une telle carence et faute du système ». « Au-delà des plaintes pour non-assistance à personne en péril dont les parquets devraient se saisir, c'est toute la loi sur l'accès aux numéros de secours qui doit être repensée afin de garantir cette sécurité aux Françaises et aux Français », écrit le syndicat.
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