L’ancien bâtiment des urgences du CHU de Toulouse connaît une deuxième vie. L’institut toulousain de simulation en santé (ITSIMS), plateforme de formation de 1 200 m2 dotée de matériel innovant, vient d’y ouvrir ses portes.
Le projet a été initié en 2012, au moment où la Haute Autorité de santé a recommandé de généraliser les méthodes de formation par simulation. « L’objectif de ce centre est de recréer des scénarios qui ressemblent le plus possible à la réalité », décrit le Pr Thomas Geeraerts qui dirige le centre. « Ici, nous allons former 8 000 personnes par an en formation initiale et continue et ils pourront s’entraîner, se tromper, innover ou inventer », explique-t-il.
L’ITSIM, qui a vu le jour grâce à une subvention de 500 000 euros de l’ARS et du conseil régional, est le deuxième centre de France après celui de Lille, affirment les médecins toulousains. Il est équipé en effet des dernières technologies en matière de simulation. Notamment un simulateur de dernière génération (Lap Mentor) et des mannequins haute fidélité. L’ancien bloc opératoire des urgences est mis à disposition ainsi que deux box d’urgence, deux chambres de réanimation, des salles de débriefing multimédia qui permettent aux apprenants de comprendre leurs erreurs, et des consultations d’annonces… Il permet de se former à tous les gestes chirurgicaux.
Jamais la première fois sur le patient
Aujourd’hui, des internes de cinquième année s’essaient à la cœlioscopie. Alice est à la manœuvre, les mains sur ses pinces, hyperconcentrée et l’œil rivé sur sa tablette. « Elle tente de se repérer en 3D sans voir ses mains, c’est compliqué », commente le Pr Nicolas Carrère. À côté, Simon s’exerce, lui, aux points de suture. « En manipulant, on réalise mieux les choses que lorsque l’on est au bloc en tant qu’assistant et que l’on ne touche à rien, explique le jeune homme, je pense que cela va m’aider à choisir ma spécialité. »
Un peu plus loin dans un bloc, d’autres étudiants s’entraînent sur MJ, un mannequin, patient de 40 ans que l’on s’apprête à opérer d’une péritonite appendiculaire, mais au moment de l’intuber sa tension chute, son cœur s’accélère, c’est la tachycardie, puis l’accident cardiaque. « Ils ont 3 à 4 minutes pour prendre la bonne décision, comme dans la réalité », observe le Pr Geeraerts qui a concocté une bonne vingtaine de scénarios pour ses élèves. MJ sera finalement sauvé grâce à un massage cardiaque efficace.
Au-delà des gestes, l’objectif est aussi de former aux compétences non techniques, la prise et le partage de décision, le travail d’équipe... « C’est ce que l’on appelle le leadership partagé, car l’époque où le médecin prenait ses décisions tout seul est révolue, pointe le Pr Geeraerts. On estime d’ailleurs que le manque de communication est à l’origine de 60 % d’erreurs médicales. »
Le centre qui fonctionne comme une plateforme régionale, accueille des étudiants bien sûr, mais aussi des médecins en formation continue de tous les établissements de la région. Pour ces derniers, il est d’ailleurs ouvert H24, week-end compris.
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