Favorables à un « enseignement rigoureux » de l'homéopathie, les conférences des doyens des facultés de médecine et de pharmacie ainsi que la conférence des présidents d'université (CPU) ont annoncé ce jeudi « soutenir » le principe d'une « démarche d'évaluation objective » de cette discipline et des médecines alternatives.
Cette prise de position intervient quelques jours après que la faculté de médecine de Lille 2 a annoncé la suspension de son diplôme universitaire (DU) d'homéopathie pour cette rentrée universitaire, « dans l’attente de la position de la Haute autorité de santé (HAS) et d’échanges nationaux sur l’encadrement de cette pratique et de son enseignement ».
Les doyens et présidents d'université sont sur la même ligne. Selon eux, la démarche de la HAS, « qui vise à mesurer l'efficacité et les effets indésirables de ces produits, leur place dans la stratégie thérapeutique et leur intérêt pour la santé, doit légitimement déterminer la prise en charge ou non de ces traitements ».
La HAS a été missionnée au mois d'août par Agnès Buzyn pour évaluer l'efficacité, les effets indésirables et surtout le bien-fondé du remboursement à 30 % des médicaments homéopathiques. Son avis est attendu d'ici fin février 2019. La décision très symbolique de la ministre de la Santé est intervenue alors qu'une polémique sur l'homéopathie, les médecines complémentaires et les « fake médecines » fait rage depuis ce printemps.
Réévaluation annuelle de l'intérêt des DU
Actives sur la thématique, les trois conférences souhaitent de leur côté « déterminer la place, en formation et en recherche, de ces médicaments et stratégies non conventionnelles dont certains ont un grand succès depuis quelques années ».
Cette démarche s'effectuera en plusieurs temps. Les conférences mettent en place un observatoire des médecines alternatives et intégratives dont l'homéopathie fait partie. L'objectif est de recenser précisément l'offre de formation et de recherche « mais aussi travailler pour comprendre les déterminants psychosociaux qui font leur succès ».
Autre décision, les conférences veulent renforcer la réévaluation annuelle des DU et DIU (diplôme interuniversitaire) afin de « confirmer leur intérêt, au regard notamment des conclusions des travaux de la HAS et cela avec une validation pédagogique et réglementaire par la commission pédagogique de nos universités », peut-on lire.
Enfin, elles désirent inciter les enseignants à s'engager dans des actions de formation et de recherche en suivant la charte d'éthique et déontologie déployée depuis plus d'un an dans les facultés. « Nous recommandons que les formations soient encadrées et réalisées par des enseignants universitaires en santé et en toute transparence quand il peut y avoir un lien d'intérêt », notent-elles. Et de préciser : « L'université doit être le seul garant de la qualité d'une formation qui est indispensable pour comprendre et connaître l'intérêt, mais aussi les limites, de ces approches utilisées par de nombreux praticiens ».
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