Comment sera organisée la future maquette du DES de radiologie ? Et que va devenir le post-internat ? Ces questions importantes ont alimenté depuis des mois une large réflexion qui va déboucher sur l’élaboration de la prochaine réforme du troisième cycle des études médicales. Une réforme suivie de près par le Pr Nicolas Grenier (CHU Bordeaux), président du Collège des enseignants de radiologie de France (CERF), qui a récemment participé aux travaux de la deuxième Commission nationale de réforme de l’internat et du post-internat (CNIPI).
Cette commission avait été installée par Roselyne Bachelot en 2009, dans le but de réformer le troisième cycle. Au bout de deux ans et demi, un rapport a été rendu mais sans aboutir à la réforme attendue. Une CNIPI 2, à laquelle le Pr Grenier a pris part, a alors été mise en place. « Nous avons reçu pour mission de réviser toutes les maquettes de formation en intégrant le post-internat. L’option, qui avait été retenue par la CNIPI 1, était de séparer le futur DES en deux parties : une première correspondant à l’internat et une deuxième, appelée « mise en responsabilité », qui soit un peu l’équivalent du post-internat », explique le Pr Grenier.
Une des contraintes imposée par le ministère a été que le futur DES, ainsi segmenté, devait avoir la même durée que le DES actuel. « La seule solution est donc, d’une certaine manière, d’intégrer le post-internat dans l’internat », souligne le Pr Grenier. Selon lui, le DES de radiologie devrait donc toujours durer cinq ans mais avec un an de formation en moins pour les étudiants qui, précédemment, faisaient leur clinicat. « Notre DES comportera donc quatre années d’internat et une année de mise en responsabilité. Le post-internat sera plus court, ce qui pourrait entraîner une baisse des compétences. Toutefois, nous avons pu obtenir un an supplémentaire de formation pour la pratique de la radiologie interventionnelle », souligne le Pr Grenier.
Cette réforme suscite un certain nombre d’interrogations, notamment sur les sites où seront effectuées ces mises en responsabilité. « Aujourd’hui, les postes de chef de clinique se trouvent dans les CHU. Mais avec cette réforme, tous les internes de radiologie devront faire cette mise en responsabilité. Il va donc falloir créer de nouveaux postes, notamment dans les hôpitaux généraux. Et il est clair que nous serons vigilants sur l’encadrement des internes. Il n’est pas question qu’ils aillent dans des établissements pour occuper un poste resté vacant, et livrés à eux-mêmes », souligne le Pr Grenier.
Autre interrogation : que vont devenir les postes de chefs de clinique ? « Pour l’instant, nous n’avons pas d’information sur ce sujet. Certaines universités ont commencé à supprimer quelques postes par souci d’économie. Mais la question est de savoir s’il en restera suffisamment pour ceux qui auront validé leur DES de cinq ans et souhaiteront prolonger cette mise en responsabilité. Pour l’instant, notre seule certitude est qu’il y en aura pour ceux qui se destinent à une carrière hospitalo-universitaire ».
Pour le reste, le Pr Grenier reconnaît que la question de la démographie médicale continue d’être un sujet de préoccupation au sein de la spécialité. « Cela fait plusieurs années que nous nous battons pour obtenir une augmentation du nombre de postes dans la filière radiologique. Nous avons été partiellement entendus puisque, sur les quatre dernières années, nous en avons obtenu 246 de plus. C’est une avancée mais cela risque ne pas être suffisant pour compenser l’ensemble des départs en retraite et répondre aux défis de l’augmentation exponentielle des besoins en imagerie », indique le Pr Grenier.
D’après un entretien avec le Pr Nicolas Grenier (CHU Bordeaux), président du Collège des enseignants de radiologie de France (CERF), chef du service d’Imagerie diagnostique et Interventionnelle de l’adulte (Groupe Hospitalier Pellegrin)
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