Avec un tutorat en « Or »

Les champions de France de l’égalité des chances

Publié le 28/05/2015
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Un dispositif ouvert à 600 étudiants de PACES chaque année

Un dispositif ouvert à 600 étudiants de PACES chaque année
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Tom Marty, animateur du tutorat de Caen, peut pavoiser : « Les taux de réussite parlent d’eux-mêmes : 57 % pour nos tutés contre 55 % pour les inscrits des prépas privées. Avec une différence substantielle : leurs prestations sont hors de prix, les nôtres sont gratuites, au nom de l’égalité des chances. »

Chacun des 55 tuteurs assure bénévolement le soutien de 20 à 25 tutés. Tous les lundis midis, une colle est organisée, avec des QCM corrigés par les professeurs eux-mêmes ; les polys sont téléchargeables gratuitement, ou disponibles à la Corpo en version papier ; les annales sont consultables sur le site, avec les corrections des tutés. Fleuron du tutorat, le stage préparatoire (ne dîtes pas « pré-rentrée », c’est la terminologie employée par les prépas privées) accueille les PACES deux semaines au mois d’août, pour leur permettre de prendre un minimum d’avance, avec des cours souvent assurés par les professeurs, bénévoles eux aussi. Des TD spécifiques sont ciblés pour les doublants et les primants. Chaque année, 600 PACES profitent de cette offre qui s’efforce aussi de détendre les crispations, avec les « armatures » : des cours particuliers où les tuteurs font bénéficier d’astuces et de trucs supplémentaires. « Nous sommes des frères d’armes qui avons vécu les mêmes angoisses, insiste Tom Marty. À l’occasion, certains PACES nous traitent comme des punching-balls ; lorsque surviennent des crises de panique, le tuteur est le coach qui apprend à gérer le stress. »

Filet de sécurité

Car « en première année, beaucoup d’étudiants affrontés au risque d’échouer sont en souffrance, observe le Pr Nicolas Terzi, assesseur pédagogique ; nous sommes là, pour rattraper ceux qui rencontrent des difficultés financières, avec l’intervention du CROUS et de diverses bourses. Tous ceux qui échouent se voient proposer une rencontre pour parler de leur avenir. »

« Avec la nouvelle fac, les étudiants sont souvent les acteurs du grand chambardement des méthodes, ouvert sur la télémédecine ou la médecine du troisième type, observe encore le Pr Terzi, ils ont des réseaux d’information très dynamiques, ils boostent l’interactivité et jouent la carte de l’enseignement numérique, sans négliger le facteur humain. » L’esprit carabin n’est pas non plus en reste : la Corpo cible le compagnonnage entre externes et internes, avec des manifestations classiques comme les galas, ou les voyages. Les carabins ne sont pas pour rien dans la palme de meilleure ville pour la vie étudiante que le magazine « l’Étudiant » vient de décerner à Caen.

Les étudiants caennais payent aussi de leur personne : l’an dernier, ils ont édité au profit de l’association AIDES un calendrier, sur le modèle des Dieux du stade, où ils se sont dévêtus pour la bonne cause. Cette année encore, en cassant les codes et l’image du corps médical, le calendrier a fait parler de lui : les étudiants se sont mobilisés en posant déshabillés dans des situations inattendues, pour mettre en scène, avec audace et créativité, les organes touchés par le cancer. La couverture, un remake de la célèbre Cène de Léonard de Vinci leur a même valu les foudres d’une association intégriste. 1 600 euros ont été reversés au passage à la Ligue contre le cancer, pour sensibiliser le public et améliorer la qualité de vie des malades. Et des calendriers restent disponibles*.

Ch. D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9415