À l’occasion des états généraux de la formation et de la recherche médicales réunis à Bobigny, la conférence nationale des doyens de faculté de médecine a proposé une importante refonte de la première année commune aux études de santé (PACES).
Les directeurs d’UFR de médecine souhaitent particulièrement revoir les conditions de sélection des carabins. « Le numerus clausus mis en place pour réguler la démographie médicale est un échec. Il ne remplit plus ses fonctions », a soutenu le Pr Jean-Pierre Vinel. Le président de la conférence des doyens a dressé un constat sans appel : « Le numerus clausus est contourné de toutes parts, il ne permet pas de mieux répartir les médecins sur le territoire. Il faut changer de modèle et supprimer le numerus clausus dans sa forme actuelle car il est inadapté. »
Les doyens demeurent favorables à un « contingentement » défini en fonction des capacités de formation des facultés. Surtout, ils veulent adapter le contenu de la PACES pour que ce cursus bénéficie aux étudiants qui se réorientent. Telle qu’elle est organisée, cette première année ne permet pas de lutter efficacement contre le gâchis humain (80 % d’échec).
Organisée en décembre, la réorientation précoce proposée aux étudiants intervient trop tardivement, selon les doyens. La sélection à l’entrée des études médicales n’est pas autorisée mais un examen en octobre, après 4 à 6 semaines, permettrait de faciliter les reconversions en cours d’année, juge la conférence.
Diversifier les profils
Les doyens enfin veulent ouvrir le recrutement en PACES à de nouveaux profils. Environ 500 étudiants d’écoles d’ingénieur, licences ou master, sont autorisés à chaque année à passer en 2e ou 3e année de médecine grâce à des passerelles. Les doyens souhaitent augmenter ce nombre. « Aujourd’hui, 80 à 90 % des candidats de première année sont titulaires d’un bac S avec mention TB ou B, affirme le doyen Vinel. Ouvrir la médecine à d’autres étudiants qui ont une première expérience et sont plus matures, enrichirait l’éventail des médecins formés. »
Le doyen de Toulouse veut croire que cette diversification sociale aurait des retombées sur la répartition des praticiens. « Si on veut des médecins dans les zones rurales, il faut rendre possible le recrutement des étudiants qui en viennent », a-t-il argumenté. Plusieurs facs, à l’instar de Paris XIII-Bobigny, expérimentent l’accès de la 2e année à des candidats d’autres disciplines après examen de leur note, un entretien et un enseignement complémentaire (30 % du numerus clausus des médecins est réservé).
Le Pr Vinel estime par ailleurs insuffisant le nouveau pacte territoire santé visant à lutter contre les déserts médicaux. « Les études médicales coûtent cher et je ne serais pas choqué qu’on demande un service civique de quelques années aux médecins pour prendre en charge les populations défavorisées par l’absence de praticiens », a-t-il affirmé.
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