Les internes entament ce mardi leur premier jour de grève à l'appel de leur Intersyndicat national (ISNI) pour protester contre certaines dispositions de la réforme du 3e cycle des études médicales dont l'entrée en vigueur est toujours fixée par le gouvernement à la rentrée 2017.
Ils contestent d'une part le refus des pouvoirs publics d'allonger de 4 à 5 ans la durée des diplômes d'études spécialisées (DES) de néphrologie, cardiologie et hépato-gastroentérologie et d'autre part le manque de garanties concernant les conditions statuaires et salariales de la dernière phase de l'internat (phase 3 ou d'autonomisation supervisée N.D.L.R.).
Ce mardi matin, les internes sont invités à se réunir dans le hall des CHU. À Paris, un rassemblement est prévu à 16 heures devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche. La date et le lieu ne sont pas le fruit du hasard. Le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) consultera le texte relatif aux maquettes de chaque spécialité. Ce texte sera également examiné par la Commission nationale des études de maïeutique, de médecine, d'odontologie et de pharmacie (CNEMMOP) le 19 avril avant sa publication programmée les jours précédant l'élection présidentielle.
Olivier Le Pennetier, le président de l'ISNI, a demandé à être reçu par les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé pour faire entendre la voix des internes.
Plusieurs syndicats seniors en renfort
L'ISNI a reçu le soutien de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) qui appelle les libéraux à s'associer au mécontentement des juniors. La centrale estime que les formations « ne tiennent pas compte des impératifs pédagogiques et de qualité que réclament à la fois les jeunes médecins en formations, mais également les enseignants concernés et les sociétés savantes ».
Plusieurs verticalités comme le syndicat national des médecins spécialistes de l'appareil digestif (Synmad), ou le syndicat des néphrologues libéraux (SNL) ont également apporté leur soutien au mouvement de grève des internes. « Cette réforme constitue une régression dans la formation de notre spécialité interventionnelle et médicotechnique. Une formation de qualité nécessite une formation en cinq ans et non le 3+1 ans que veut nous imposer le gouvernement », indique le Synmad. « Une durée d'apprentissage suffisant, un apprentissage de toutes les composantes de la spécialité est un gage de qualité de la prise en charge globale du parcours du patient complexe », ajoute le SNL.
Les "pro-réforme" se mobilisent aussi
Les soutiens à la réforme se sont aussi manifestés ces derniers jours à l'instar des doyens, étudiants (ANEMF) et internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Les urgentistes et ses composantes (société savante, universitaire et collège) ont aussi réagi en précisant de leur côté qu'ils n'accepteraient pas un retard de la mise en application de la réforme. « Si nous comprenons, et parfois partageons les inquiétudes légitimes de certains, en particulier sur les maquettes de quelques spécialités et l'organisation de la dernière année de formation, ces inquiétudes ne doivent pas retarder la mise en application de la réforme, les ajustements des maquettes étant prévus chaque année », notent-ils.
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