« C'est, expliquent les auteurs, la première étude à montrer une telle corrélation. » Publiée dans le « Journal of General Internal Medicine », celle-ci tentait de répondre à la question suivante : Quelle doit être la place de l'art – musique, peinture, lecture, théâtre – ou de la fréquentation des œuvres d'art dans la formation des médecins ? Le développement de la médecine basée sur les preuves a semble-t-il mis de côté les « Humanités ». Toutefois, notent les auteurs, la médecine se trouve devant un paradoxe : alors que ses succès sont immenses, la profession est aujourd'hui en proie à un fort taux de suicide, de burn-out, de dépression tandis que son image auprès du grand public se dégrade et que beaucoup de praticiens abandonnent.
Et si la solution se trouvait du côté des arts et des sciences humaines ?
Des étudiants de 5 universités
Pour vérifier leur hypothèse, les auteurs ont inclus tous les étudiants en médecine inscrits en 2014-2015 dans 5 universités américaines. Un questionnaire envoyé par e-mail a permis de quantifier leurs activités autres qu'universitaires telles que le chant, la pratique d'un instrument, la danse, la lecture, l'écriture, le théâtre, la peinture… D'autres items ont permis d'évaluer certaines aptitudes comme la sagesse, l'empathie, le sentiment d'être efficace, la tolérance aux situations ambiguës, la capacité à gérer ses propres émotions et celles des autres mais aussi de rechercher certains traits plus négatifs comme la fatigue physique, psychique ou mentale. Le taux de réponse a été de 23,8 % (739/3 107) avec 739 répondants inclus dans l'analyse finale.
« Nos résultats montrent qu'une forte exposition à l'art permet d'acquérir des qualités personnelles importantes pour un futur médecin », souligne le Dr Marc Kahn, auteur senior. L'association est retrouvée que l'exposition soit active ou passive (spectateur ou acteur). L'étude en fait « ce que beaucoup suggéraient depuis longtemps » : non seulement l'éducation artistique permet de former de bons médecins mais c'est aussi un facteur prédictif négatif de burn-out. Le bénéfice est à la fois pour les patients et pour les médecins. Les auteurs appellent à mieux prendre en compte ce type d'apprentissage dans le cursus des futurs praticiens, soit comme prérequis soit au cours de leur formation. Ils enjoignent aussi les formateurs à préserver la capacité d'étonnement et la curiosité des étudiants.
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