Je voudrais vous dire mon opinion sur l’apprentissage des touchers pelviens par les étudiants en médecine. Le numéro du « Quotidien » daté du 12 novembre 2015 montre une galerie de quatre moulages en mousse, de vulves, de « chattes », fentes ouvertes à tous vents sur l’extérieur, dignes de sex-shops, libidineuses… sans toutefois, leurs ornements naturels, petites et grandes lèvres… gardiennes du temple…
J’ai 76 ans, et quelque peu d’expérience de la médecine.
Lorsque j’étais jeune externe en chirurgie générale à l’Hôpital Mustapha à Alger, en 1958, j’avais le privilège de pouvoir faire des TV et TR sur toutes les patientes, qui venaient là pour des cures de prolapsus génito-rectaux divers, certaines, avec l’utérus déroulé dans le lit entre les jambes, « en battant de cloche » prolapsus de grade 3 ou 4, dus aux multiples grossesses, que le Pr Liaras opérait, et réintégrait dans le pelvis).
Je m’étais donc « entraîné » à faire des TV-TR à toutes les patientes (…).
Puis mon cursus médical de cardiologue-néphrologue-réanimateur m’avait quelque peu éloigné de ces problèmes. En 1968-1969, chef de clinique en néphrologie-réanimation dans le service du Pr M. Dérot, à l’Hôtel-Dieu, je recevais de nombreux cas de septicémies post-abortum, qui étaient vues par le Dr Philippe Poitou, CCA en gynécologie (décédé prématurément) et qui décidait s’il fallait faire une hystérectomie de sauvetage en urgence, ou un curetage, avant de passer les patientes en anurie, suite au choc septique, au rein artificiel pour 3 semaines, après l’exsanguino-transfusion de 18 flacons de sang frais, faite avec le Pr Michel Samama et son assistante, le Dr Jacqueline Connard, chef de service actuellement, pour les septicémies à perfringens. Je laissais les TV au gynécologue…
En octobre 1976, nommé chef de service de médecine-cardiologie, à Bagnols-sur-Cèze (Gard), dans un hôpital neuf qui venait d’ouvrir, je recevais le tout-venant de la pathologie médicale. Arrive un soir, vers 18 heures, une jeune femme de 25 ans environ, pour « suspicion d’appendicite…"droite" » !!! Je l’examine, avec TR, TV, et lui trouve, non un « point de Mac Burney » d’appendicite aiguë, à mi-distance de l’ombilic et de l’épine iliaque antéro-supérieure, mais une douleur annexielle droite, plus basse, très suspecte. L’échographie n’existait pas encore. Le gynécologue libéral, élimine le diagnostic de GEU, en raison de la négativité des prolans ! Ne me fiant qu’à mon instinct, à mon intuition, à mon sens clinique, et à mes souvenirs de questions d’externat, je convoque le chirurgien, qui n’exclut pas le diagnostic de GEU, malgré la négativité des prolans. La date des derniers rapports sexuels ne pouvait être fixée dans les 3 semaines précédentes, ni la date des dernières règles (faites confiance aux femmes sur cette question primordiale de leur vie intime). Finalement, le risque de GEU n’étant pas éliminé, nous tombons d’accord avec le chirurgien pour une laparotomie sous-ombilicale droite, qui devait révéler une GEU de 3 semaines, rompue dans le péritoine. Une trompe droite ablatée à temps, une vie sauvée, mais il restait un utérus valide, et la trompe gauche, pour d’autres grossesses. Fin de l’histoire. On peut en conclure, que si « l’oiseau dans l’air, le poisson dans l’eau ne laissent pas de trace, l’homme dans la femme habituellement », mais pas toujours !!! « Il faut appeler un chat, un chat… et savoir ce qu’il en coûte, si on ignore les principes de son fonctionnement occulte… l’oubli de son calendrier et de son fonctionnement menstruel, incontournables.
Il faut donc apprendre à faire des TR-TV sans cas de conscience à tous les étudiants en médecine, sur des malades conscientes, si possible, et avec leur accord : il n’y a rien là de contraire à l’éthique médicale, puisque chez les hommes c’est le seul moyen clinique d’apprécier le volume et autres anomalies de la prostate.
Merci de publier cette chronique historique et humoristique "carabine", "Winchester", pour le deuxième sexe (Simone de Beauvoir). « On ne naît pas femme, on le devient », « avec les règles, sans doute ». Se reporter aux « Mémoires d’une jeune fille rangée », et à la description physique et psychologique des premières règles.
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