Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, et Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, ont annoncé lundi la création dès la rentrée 2018 d'une cellule d'accueil et d'écoute dans chaque université permettant de bénéficier d'un soutien et d'un accompagnement en cas de violences sexistes et sexuelles.
« L'Enseignement supérieur ne constitue malheureusement pas un espace hermétique aux violences sexuelles et sexistes », a insisté Frédérique Vidal à l'occasion du lancement d'une campagne contre ces violences présentée à l'université Paris Dauphine.
Objectiver les faits
Une vingtaine d'établissements ont déjà créé des structures d'accompagnement. Paris Dauphine vient d'inaugurer sa propre cellule de veille sur les discriminations, les violences sexuelles et le bizutage après 10 mois de travail. L'objectif est d'accompagner les étudiants et personnels universitaires victimes de violences sexistes. « La cellule permet d'objectiver les faits, d'informer les victimes sur leurs droits et de mettre fin à des situations dénoncées » au sein de l'université, mais aussi en dehors lors des stages ou des week-ends d'intégration, explique sa fondatrice Béatrice Delzangles (Dauphine).
L'étudiant peut prendre contact par mail puis s'entretenir avec un membre de l'équipe. La cellule se compose de 17 personnes dont des étudiants, du personnel du service juridique, des ressources humaines et d'enseignants. Tous sont coordonnés par un référent « égalité ».
La ministre de l'Enseignement supérieur a précisé que ces cellules d'accueil et d'écoute accompagneront les étudiants « jusqu'à une procédure disciplinaire ou pénale si les faits l'exigent ».
Tradition étudiante, week-end d'intégration
Cette campagne intervient dans un contexte particulier de libération de la parole des femmes. Les mouvements #metoo et #balancetonporc ont changé la donne ces derniers mois, y compris dans les facultés. « Les étudiants ont eu des choses à dire, on pense d'abord aux violences sexistes et sexuelles entre étudiants notamment dans le cadre de soirées ou de journées d'intégration qui peuvent tourner au bizutage », souligne Marlène Schiappa.
Pire, poursuit-elle, la « culture du viol est parfois légitimée par certaines traditions étudiantes qui sont fortement empreintes de sexisme, trop souvent. Ce sont les chansons triviales des équipes de sport ou du BDE, les slogans agressifs lors des compétitions sportives, les incitations à performer en soirée ». « Il est possible de maintenir des traditions festives étudiantes tout en étant contre la culture du viol », recadre Marlène Schiappa.
Le sexisme n'est pas au programme
Des affiches seront posées dans quelques jours dans les facultés avec les slogans « Un amphi, c'est fait pour rencontrer les grands textes, pas de petites phrases sexistes » ou « A l'université les violences sexuelles ne sont pas au programme »
Contactée, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) salue les mesures annoncées. « La cellule d'écoute fait partie des propositions que nous avions portées il y a quelques mois », explique sont président Yanis Merad. Il précise que, dans le cas des stages en médecine, la victime et le lanceur d'alerte doivent être protégés afin d'éviter un éventuel retour de flamme.
Quant à la tradition carabine, difficile de fixer des lignes rouges partout. « À quel moment dérive-t-elle ? C'est une zone de flou, de tolérance individuelle aussi », estime Yanis Merad.
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