Marisol Touraine en avait fait l’engagement n°1 de son pacte territoire santé visant à lutter contre la désertification médicale présenté en décembre 2012. Mais les difficultés rencontrées par la filière universitaire de la discipline ont eu raison de cet objectif ambitieux. Tous les étudiants en médecine ne pourront pas réaliser un stage de médecine générale pendant leur 2e cycle à l’horizon 2017.
Selon la dernière enquête conjointe du Collège (CNGE) et du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), seulement 61,5 % des carabins ont réalisé un stage de découverte de la médecine générale en cabinet l’an dernier.
Ce résultat est en très légère progression par rapport à l’an dernier.
Blocages
Seules 9 facultés de médecine permettent à tous leurs étudiants d’effectuer un stage pendant le 2e cycle. Malgré la forte augmentation de leur effectif – leur nombre est passé de 3 500 en 2006 à 8 500 aujourd’hui – les généralistes maîtres de stage ne sont pas assez nombreux pour accueillir les bataillons grandissants d’étudiants en plus des 14 200 internes en formation.
Le SNEMG dénonce les difficultés rencontrées par certains généralistes salariés, contraints de s’affilier à la CARMF au titre de leur activité de maîtrise de stage (leur cotisation excède leurs émoluments, affirme le syndicat). De nombreux maîtres de stage rencontrent également des problèmes de paiement allant jusqu’à neuf mois dans certaines régions, à la suite d’un changement dans le circuit de leur rémunération. « La DGOS nous dit que ce dossier n’est pas une priorité », regrette le SNEMG.
Serpent de mer
Le problème ne date pas d’hier. Rendu obligatoire pour les externes depuis 1997, le stage de découverte de la médecine générale pendant le 2e cycle est un serpent de mer (lire cet article de 2007). Le caractère obligatoire de cette immersion en cabinet de 6 semaines à temps plein ou 3 mois à temps partiel avait été réaffirmé par un arrêté en 2009. En vain.
Au-delà des blocages de certains doyens et enseignants hospitalo-universitaires ou des contraintes budgétaires, ce résultat traduit un manque criant de volonté politique de développer la filière universitaire de médecine générale.
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre