« Un cap très important a été franchi dans la formation de nos internes. À l’avenir, ils auront tous un diplôme d'études spécialisées (DES) d’oncologie avec certes deux options précoces : l’une d’oncologie médicale, l’autre d’oncologie radiothérapie. Cela veut dire qu’il n’y aura plus de différenciation dans notre discipline entre radiothérapie et oncologie. Avec cette réforme, tout le monde aura un DES d’oncologie », indique le Pr David Azria, président du Collège national des enseignants en cancérologie.
Cette réforme du troisième cycle, qui concerne toutes les spécialités, a mis beaucoup de temps à voir le jour. Dans le domaine de l’oncologie, elle n’a pas entraîné de changement dans la durée de la formation des internes, la maquette restant à cinq ans. Mais désormais, le cursus est partagé en trois grandes phases : une première année de phase « socle », trois ans « d’approfondissement » et un an de « mise en situation professionnelle ».
Un accompagnement initié par le coordonnateur pédagogique local
Selon le Pr Azria, cette réforme a d’abord été l’occasion de mener un large travail de réflexion sur la formation des internes. « On a pu mettre les choses à plat, regarder certaines de nos faiblesses et définir une nouvelle méthode pour être plus proche de nos internes. En fait, on a vécu cette réforme comme la transformation d’un système pédagogique global en un compagnonnage. Et notre volonté a été d’assurer un meilleur accompagnement des internes tout au long de leur cursus en assurant un recentrage vers le coordonnateur pédagogique local, qui sera chargé de mettre en œuvre un suivi individuel de l’interne », indique le Pr Azria.
Cette réforme va d’abord permettre à l’interne d’avoir un temps plus privilégié et mieux défini pour la pédagogie. « Avant, tout cela se faisait un peu au fil de l’eau, cela n’était pas très formaté. Désormais, nous savons que nous devons deux demi-journées par semaine à l’interne pour la pédagogie », précise le Pr Azria.
La réforme devrait aussi permettre d’avoir des objectifs pédagogiques plus ciblés en fonction de la progression de l’interne dans son cursus. « Avant, par exemple, quand vous faisiez un stage dans un service, vous faisiez à peu près la même chose que vous soyez en première, en quatrième ou cinquième année. Désormais, un interne qui fera un stage en première année de phase socle n’aura pas les mêmes objectifs qu’un interne de cinquième année, en mise en situation professionnelle. Idéalement, il faudrait qu’un interne en phase socle aille plutôt dans un stage dans un hôpital périphérique avec moins de patients et plus de temps pédagogique avec son chef de stage. Et dans la fin du cursus, il faudrait que l’interne puisse aller dans des structures où les choses vont très vite, pour qu’il puisse exploiter tout ce qu’il a appris », souligne le Pr Azria.
Dans le cadre de la nouvelle maquette, l’interne sera thésé dès la fin de la quatrième année. « Mais il restera qualifié au même moment, c’est-à-dire à la fin de la cinquième année. Il aura alors des objectifs de mise en situation professionnelle. Cela sera une bonne transition entre la “phase interne” et la phase “assistant ou chef de clinique” », indique le Pr Azria, en insistant sur la volonté de mieux encadrer les internes tout au long de leur formation avec « à chaque étape des objectifs pédagogiques bien précis ».
D’après un entretien avec la Pr David Azria, président du Collège national des enseignants en cancérologie.
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