Les affaires se compliquent pour le gouvernement sur le front de hôpital. Les internes ont décidé de se mobiliser dans la rue à leur tour pour « défendre leurs droits ». À l’issue de son assemblée générale, le 17 novembre, l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) a voté à la fois sa participation à la nouvelle journée de mobilisation hospitalière du 30 novembre mais aussi à la « grève illimitée » à partir du 10 décembre.
Les internes se déclarent en #grève !
— ISNI (@ISNItwit) November 18, 2019
Grève pour la mobilisation du 30 novembre et grève illimitée à partir du 10 décembre 2019 !
Pour l'#hopitalpublic, pour le système de santé français, pour nos droits: mobilisons-nous !
Internes, rapprochez-vous de vos syndicats locaux ! pic.twitter.com/rN2crnG66T
« Il y a une accumulation de sujets qui fâchent, confie ce lundi au "Quotidien" Justin Breysse, président de l'ISNI. Les internes ont été imposés à la CVEC [contribution de vie étudiante et de campus, NDLR], affiliés à la CARMF lorsqu'ils remplacent. La fin de l'hospitalité par les industries crée un manque de financement pour la formation et les modalités d'accès à la phase 3 de l'internat sont insatisfaisantes ! On sent que nous ne sommes pas du tout écoutés. »
Les jeunes sont donc appelés à descendre dans la rue le 30 novembre aux côtés du collectif inter-hôpitaux (CIH) pour défendre l'hôpital public et obtenir des moyens. Comme leurs aînés, ils réclament un ONDAM à 4,4 % et une reprise de la dette des hôpitaux par l'État, une piste qui revient dans l'actualité. « Les mesures gilets jaunes ne sont pas compensées par l'État, cela représente 4,5 milliards d'euros qui pèsent sur le budget de la Sécurité sociale », explique le président de l'ISNI.
Doubler le montant des indemnités de garde
Mais les internes visent également des mesures catégorielles relatives à leur statut de praticien en formation. Ils réclament à nouveau le « décompte horaire » de leur temps de travail et le paiement des heures supplémentaires afin « d'éviter les dérives et les abus dont les internes font souvent les frais ». La dernière enquête du syndicat montre à cet égard qu'un interne travaille en moyenne 55 heures par semaine.
Toujours sur la rémunération, l'ISNI appelle de se vœux le doublement du montant des indemnités de garde (de 119 euros à 238 euros) pour une plage de 18h30 à 8h30.
Le syndicat formule d'autres demandes sur l'aide au logement qu'il conviendrait d'indexer sur les prix de l'immobiliser. « Les internes sont amenés à changer de lieu de stage et d'hébergement, or il manque des chambres d'internat. Moins de 1 % des internes d'Ile-de-france sont logés en chambre d'internat », poursuit le chef de file des internes.
Dérive
Sur la formation, les modalités de délivrance de la licence de remplacement inquiètent toujours les internes – l'Ordre souhaitant une délivrance plus tardive. Un vrai risque pour l'ISNI qui réclame le maintien des règles actuelles.
Dernière crainte, le nouveau système de répartition des postes de la phase 3 de l'internat (dite de consolidation). « C'est une procédure de big matching. L'université délivrera les agréments de stage pour accueillir les internes, les chefs de service les classeront. Il y a une dérive de la réforme du troisième cycle. Les jeunes craignent de devoir faire des vœux par défaut… ».
Le saviez-vous ?
— ISNI (@ISNItwit) November 18, 2019
Le ministère entretient le flou autour de la Phase 3 de l'internat et tou·tes les internes de spécialités arrivé·es depuis 2017 sont concerné·es !
Une infographie pour vous expliquer ce scandale !#lesinternes #PASDESPIONS
+ d'info: contactez vos syndicats! pic.twitter.com/L38mg6shUS
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