Suicide d'une interne du CHU de Lille, émoi et colère de la profession

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Publié le 10/01/2020

Crédit photo : S. Toubon

Une interne du CHU de Lille s'est donné la mort dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 janvier. La direction générale de l'établissement, la faculté de médecine et la commission médicale d'établissement (CME) ont annoncé le drame dans un communiqué ce jeudi 9 janvier. « Nous avons eu l'immense tristesse d'apprendre le décès soudain d'une interne, actuellement en stage dans notre établissement », peut-on lire.

« Son geste nous affecte tous, en particulier ses collègues, confrères et consœurs qui l'ont accueillie à son arrivée en novembre 2019 », ajoutent le directeur général Frédéric Boiron, le doyen de la faculté Dominique Lacroix, et le président de la CME, le Pr François-René Pruvot, dans leur communiqué. Ils précisent que l'événement s'est déroulé « à l'extérieur du CHU et de la faculté » et que l'interne « était prise en charge pour des problèmes de santé ».

L'établissement a ouvert une cellule médico-psychologique « dès le lendemain » des événements. Celle-ci restera active « autant que nécessaire ». Contactée par « Le Quotidien », la direction de l'établissement n'a pas souhaité donner plus d'information, précisant simplement que « les équipes en interne sont très choquées ».

C'est trop dangereux !

Sur le terrain et dans la profession, ce décès a largement fait réagir. Une fois encore, les conditions de travail des futurs médecins sont pointées du doigt. Lui-même interne à Lille, le youtubeur Aviscène s'agace sur Twitter : « C’est trop dangereux ! Surtout quand tu bosses avec des gens qui s’en battent les steaks de te voir morfler ! ».

« Plus une année ne passe sans qu'un interne ne se suicide », se désole quant à lui l'influenceur « Et ça se dit médecin » (ECSDM), interne à l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).

Côté syndicat, le Dr Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML-S) est monté au créneau. « Réveillez-vous Agnès Buzyn ! », clame le praticien.

L'Intersyndicat national des internes (ISNI) a de son côté affirmé sa volonté de se « battre pour que cela ne se reproduise pas ».


Source : lequotidiendumedecin.fr