Le Généraliste. Quelle est l’originalité de ce congrès alors que se déroule parallèlement depuis sept ans le Congrès de la médecine générale ? Et quels seront les temps forts de cette 14e édition ?
Pr Vincent Renard. Plus de 1 000 personnes sont attendues à Lille, ce qui en fait le deuxième rendez-vous le plus important après celui du Congrès de la Médecine Générale. Celui du CNGE concerne plus spécifiquement l’enseignement et la recherche en médecine générale, il est plus orienté vers les notions d’enseignement et de pédagogie de la discipline. La science et la recherche sont aussi à l’honneur avec la plénière du conseil scientifique sur la prise en charge du patient hypercholestérolémique.
Un certain nombre de données de la science revisitée seront présentées pour montrer qu’aujourd’hui il vaut mieux essayer par exemple de réviser les habitudes prises en France plutôt que de suivre des recommandations obsolètes. Il y a aura également une session sur les meilleures publications en médecine générale et un temps sur la nouvelle maquette du DES avec un certain nombre de propositions qui sont en actuellement en discussion au ministère, comme le fait de le prolonger d’un an.
La création de la filière de la médecine générale, il y a dix ans, a-t-elle fait évoluer l’attractivité de la médecine générale ?
Pr V. R. Sur son attractivité, il est encore un peu tôt pour en conclure quelque chose parce que les transformations sont lentes. Cela a modifié les moyens de mise en œuvre pour la formation en médecine générale, même si ce n’était pas très difficile car on partait de rien. Il faut reconnaître toutefois, que même si les moyens sont encore nettement insuffisants et que la discipline fait face à des effets de masse que ne connaissent pas les autres disciplines, on est tout de même dans de moins mauvaises conditions.
Le stage de médecine générale en deuxième cycle a transformé la vision d’un certain nombre d’étudiants qui se destinent ou pas à la médecine générale. Le médecin généraliste qui était jusqu’alors inconnu des futurs formateurs des autres disciplines est aujourd’hui connu des hospitalo-universitaires qui ont fait des stages en médecine générale. Tous ces effets-là sont naissants, mais il y a aujourd’hui tous les outils structurels pour que les mentalités bougent.
Quel bilan faites-vous du DES de médecine générale ?
Pr V. R. Si on considère que le ratio étudiant/équivalent temps plein universitaire est actuellement supérieur à 100 et qu’il faudrait qu’il soit égal à 20, on peut considérer qu’il faudrait cinq fois plus d’équivalents temps plein. Le nombre d’universitaires est globalement croissant, mais c’est vrai que son augmentation est lente. Notre problème, c’est le nombre important d’étudiants à superviser qui nous laisse encore en grande difficulté dans toutes les facultés de France. Il y a aujourd’hui plus de 10 000 étudiants dans les trois années de DES et au total avec tous ceux qui n’ont pas encore soutenu leur thèse, plus de 14 000.
Vous aviez alerté il y a quelques mois sur le nombre d’étudiants qui attendait de passer leur thèse faute d’effectifs universitaires, la situation est-elle aujourd’hui réglée ?
Pr V. R. En ce moment, il n’y a pas de rattrapage sur le nombre d’étudiants à l’issue des trois ans du DES. Il y a aujourd’hui plus de 4 000 étudiants qui sont au-delà des trois ans post-première inscription. Malgré les difficultés inhérentes à des sous-effectifs significatifs et à une masse d’internes de plus en plus importante, le DES de médecine générale essaie de développer des procédures de certifications pour faire en sorte que la faculté puisse, non seulement diplômer, mais aussi certifier des compétences professionnelles acquises par les internes. Cette habitude-là n’est pas encore appropriée par un certain nombre d’internes. Mais il y a aussi un certain nombre qui ne répond pas aux critères.
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