En février, lors de son congrès, l’Isnar-IMG (Intersyndicale des internes de médecine générale) avait alerté Agnès Buzyn sur le temps de travail des internes, après avoir publié les résultats d’une enquête sur le sujet. Selon celle-ci, un interne sur deux travaillait plus que la limite réglementaire de 48 heures par semaine. Certains déclaraient même atteindre jusqu'à 80 heures.
De son côté, l’Isni (Intersyndicale nationale des internes) a dévoilé mi-septembre les résultats d’une « vaste enquête nationale » sur le même sujet. Cette enquête révèle que les futurs médecins travaillent en moyenne 55 heures par semaine.
Si les deux organisations souhaitent corriger ces dérives, elles ne prescrivent pas les mêmes remèdes. L’Isni plaide notamment en faveur d’une rémunération du temps de travail additionnel, tandis que l’Isnar-IMG réclame une application stricte de la loi.
65 euros bruts par demi-journée
Dimanche, Agnès Buzyn a tranché en faveur des premiers cités, dans un message vidéo diffusé lors de l’assemblée générale de l’Isni. La ministre de la Santé a en effet signifié à l’organisation qu’elle n’était pas « opposée à l’ouverture de plages de temps de travail additionnel ». Toutefois, elle a fixé les conditions de ce qui devrait être un « système d’exception très encadré » : volontariat avant la prise de poste, accord révocable à tout moment, temps limité à quelques demi-journées par mois.
Antoine Reydellet, président de l'Isni, a précisé à What’s up doc ? qu’Agnès Buzyn avait promis de rémunérer, par plage de demi-journée de 65 euros bruts, ce temps de travail additionnel (TTA).
L'Isnar-IMG refuse « l'institutionnalisation » du dépassement du temps de travail réglementaire
Cette annonce fait bondir l’Isnar-IMG ! « Nous ne pouvons accepter l’institutionnalisation du dépassement du temps de travail des internes », a réagi dimanche le syndicat. Et celui-ci d'avertir : « Il est au mieux illusoire, au pire hypocrite, de penser que cette mesure ne se basera que sur du volontariat, ce qui est pourtant la condition sine qua non de la réglementation européenne, qui ne sera donc pas respectée ».
L'Isnar-IMG appelle donc la ministre à « appliquer strictement la réglementation en vigueur et à revaloriser la rémunération des internes » plutôt que de « légaliser la dérégulation du temps de travail et l’exploitation des médecins en formation pour faire tourner les services d’un système hospitalier en crise ». Et ce d'autant plus que « ces pratiques sont pourvoyeuses de risques psychosociaux », conclut l'Isnar-IMG.
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