Un tiers des étudiants en médecine et des élèves infirmiers dans des pays en développement n'ont pas l'intention de travailler chez eux, une fois le diplôme en poche, selon une étude publiée mercredi par le Bulletin de l'OMS. Avant d’arriver à cette conclusion, le Dr Silvestri, médecin hospitalier à Boston (USA) et ses collègues ont interrogé entre 2011 et 2012 3.199 étudiants en médecine et élèves infirmiers, inscrits en première et dernière année dans les plus grandes écoles de médecins de huit pays (Bangladesh, Ethiopie, Inde, Kenya, Malawi, Népal, Tanzanie et Zambie). "28% des étudiants et élèves interrogés comptaient chercher un emploi à l'étranger, alors que seuls 18% prévoyaient de choisir une carrière dans les zones rurales (...), là où ils sont le plus nécessaire", révèle cette étude.
Dans le détail, 24% des étudiants en médecine et 36% des élèves infirmiers ont indiqué qu'ils se voyaient travailler à l'étranger dans les cinq ans suivant l'obtention du diplôme. Seuls 15% des étudiants interrogés ont réfuté toute idée d'émigration. "Nous avons constaté que les étudiants qui avaient grandi dans les zones rurales étaient les plus susceptibles de vouloir poursuivre une carrière dans ces régions", a déclaré le Dr Silvestri. En conséquence, le médecin demande que ces étudiants, manifestant très tôt une telle intention, soient inscrits en priorité dans les écoles de médecine.
Pour les auteurs de l’étude, "les pénuries de travailleurs de santé ont été un facteur majeur de l'épidémie actuelle d'Ebola". "Nous n'avons pas accordé suffisamment d'attention au recrutement des étudiants les plus susceptibles de travailler dans les zones rurales où les besoins de santé sont les plus importants, observe le Dr Silvestri. En Afrique sub-saharienne, il n'y a en moyenne que deux médecins et onze infirmières ou sages-femmes pour 10.000 personnes. A titre de comparaison, il y 15 fois plus de médecins et huit fois plus infirmières ou sage-femmes dans les pays riches pour 10.000 personnes.
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