C’est à la prochaine rentrée, à l’automne 2019, que doit entrer en vigueur la réforme du 2e cycle des études médicales. Une réforme très attendue, qui vise notamment à mettre un terme à un bachotage finalement peu productif. « Il y a une volonté de définir un socle commun des connaissances que devra maîtriser tout étudiant à la fin du 2e cycle. Aujourd’hui, le volume de connaissances est pléthorique. Nous avons des étudiants qui ne savent plus où donner de la tête et sont parfois au bord du burn-out. Ils font du bachotage en apprenant tout par cœur et, en général, ils oublient ensuite beaucoup de choses très vite. Désormais, l’objectif est d’avoir un socle de connaissances plus solide et plus pérenne », souligne le Dr Philippe Deruelle, secrétaire du Collège des enseignants de gynécologie-obstétrique.
Les connaissances hiérarchisées en trois niveaux
Dans le cadre de cette réforme, un référentiel unique sera mis en place, avec une hiérarchisation en trois niveaux de connaissances, répartis en rangs A, B et C. Le rang A devra comprendre toutes les connaissances que chaque étudiant devra maîtriser, quelque que soit sa future spécialité. « Cela recouvre les pathologies les plus fréquentes ou toutes les situations auxquelles un médecin peut être confronté durant sa carrière. Si on pense à notre discipline, on peut par exemple estimer que tout médecin doit être capable d’assurer le suivi d’une grossesse normale ou de reconnaître une grossesse extra-utérine », explique le Pr Deruelle.
Les connaissances de rang B sont celles que pourra acquérir tout étudiant intéressé par une spécialité donnée. « Durant le deuxième cycle, un étudiant peut avoir un intérêt pour deux ou trois disciplines, sans savoir encore celle qu’il choisira au final pour l’internat. Il pourra alors trouver, dans le référentiel ces connaissances de rang B, celles qui lui permettront d’approfondir son savoir dans ces disciplines », indique le Dr Deruelle.
Quant aux connaissances de rang C, elles étaient jusque-là au programme du 2e cycle, mais seront à l’avenir renvoyées au 3e cycle.
Un apprentissage autonome
« Toutes les connaissances de rang A seront enseignées à tous les étudiants. Ensuite pour celles de rang B, ils devront être un peu autonomes et trouver ce qui les intéresse dans le référentiel. Cela se fera dans le cadre d'un apprentissage avec un enseignement dirigé pour répondre aux questions », indique le Dr Deruelle, en se félicitant de l’effort d’harmonisation des connaissances sur toutes les questions pouvant concerner plusieurs spécialités. « Prenons le cas du diabète gestationnel. L’idée est qu’on se réunisse, avec les représentants des généralistes, des diabétologues et des nutritionnistes, pour rédiger un seul point sur le sujet. Jusque-là, chaque spécialité pouvait apporter sa propre contribution sur les différents sujets. Par exemple, neuf collèges de spécialités traitaient de l’hypertension artérielle, et leurs indications ne se recoupaient pas nécessairement. À l’arrivée, les étudiants étaient complètement perdus », regrette le Dr Deruelle.
exergue : Le volume de connaissances est pléthorique. Nous avons des étudiants qui ne savent plus où donner de la tête et qui sont au bord du burn-out
Entretien avec le Dr Philippe Deruelle, secrétaire du Collège des enseignants de gynécologie-obstétrique
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